- CRDP d'Alsace -

L'Alsace celtique
approche archéologique

Mobilier funéraire

Photo André Beauquel

Tombe princière de Hatten, début Ve s. av. J.-C.
Diamètre du chaudron : 53 cm.

Cette sépulture est intéressante aussi bien par les objets eux-mêmes que par leur signification. Il s’agit avant tout du matériel nécessaire au repas. On sait par Homère qu’offrir un banquet est une des fonctions d’un prince, et les objets sont les insignes de cette fonction. Aussi voit-on ici figurer le grand plat circulaire en bronze, destiné à contenir des victuailles, le chaudron en bronze à poignées de fer qui permet d’apporter le vin qu’on y puisera à l’aide de deux oenochées.

Ces autres objets sont d’importation étrusque.

Le bandeau d’or a pu être porté par le prince comme ornement d’une coiffure en peau ou en tissu. Mais une autre interprétation est possible, d’après Homère : un rite fréquent, dans l’Antiquité, voulait que l’on couronnât les oenochées lors des festins. Les quatre boutons de bronze sont des éléments de la caisse d’un char à quatre roues qui figurait également dans la tombe.

Les interprétations de cette sépulture ont passé par les cols alpestres. Jusqu’ici Marseille et la voie rhodanienne permettaient d’acheminer vers le nord des Alpes les produits de la Méditerranée : on en a une preuve évidente, en ce qui concerne l’Alsace, avec les fragments d’amphore vinaire marseillaise mis au jour à Illfurth, près de Mulhouse. Mais, au début du Ve s. av. J.-C., les ports du nord de l’Adriatique se développent, et parallèlement l’extraction du fer dans la vallée du Rhin moyen, métal de plus en plus recherché dans le monde celtique. Nous savons qu’un commerce actif s’instaure sur cette base entre les Celtes et les pays de la Méditerranée. La tombe de Hatten en est un témoignage.

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