- CRDP d'Alsace -

L'Égypte ancienne
Karnak et Louxor

Karnak : salle hypostyle

Photo Henri Kniffke - Voir géolocalisation

Temple d'Amon-Rê.
Nouvel Empire, XIXe dynastie thébaine, Règnes d’Aménophis III, de Séthi Ier et de Ramsès II (1390–1213).

Le second pylône du temple d’Amon-Rê ouvre sur la célèbre salle hypostyle, dont le centre est le point de rencontre de l'axe divin et de l'axe royal : lorsque Pharaon arrivait à cet endroit, il entrait en contact avec Amon et s'identifiait à ce dieu afin de se régénérer.

Immense forêt de pierre de 134 colonnes, cette salle hypostyle est la plus grande du monde. La nef centrale, construite sous le règne d’Aménophis III, est formée de douze colonnes (six de chaque côté) hautes de 23 mètres avec une circonférence de 10 mètres. Sur les chapiteaux que soutient chacune de ces colonnes, 50 personnes pourraient se tenir debout. Ces chapiteaux représentent des fleurs de papyrus ouvertes (chapiteaux papyriformes ouverts) car, dans l'Antiquité, cette colonnade était la seule partie de la salle à se trouver dans la lumière du soleil grâce à l'aménagement de claustras. À gauche et à droite de cette nef centrale, 122 colonnes se terminant par des chapiteaux aux fleurs de papyrus fermées composent la salle hypostyle. Hautes d'environ 15 mètres, elles se trouvaient dans l'obscurité à l'époque antique, car elles étaient couvertes d’un plafond de dalles décoré d’un ciel étoilé. Ces 122 colonnes ainsi que la décoration des murs intérieurs et extérieurs ont été réalisées sous le règne de Séthi Ier et achevées sous celui de Ramsès II. Les scènes et les inscriptions gravées sur ces colonnes, comme sur toutes les colonnes de la salle, ont un caractère religieux.

Les pharaons égyptiens avaient l'habitude de faire graver sur les murs de certaines parties des temples les victoires qu'ils avaient remportées sur leurs ennemis. Il n'y avait là aucun souci de propagande, le commun des mortels n'ayant pas accès à ces parties du temple, ni aucune volonté de conserver des événements pour l'histoire : tous ces faits de guerre, une fois gravés, ne faisaient plus partie du passé mais du présent, de telle sorte que des pharaons ultérieurs pouvaient aussi s'approprier ces victoires… Ces scènes sont représentées sur les murs extérieurs de la salle hypostyle. Ainsi, Séthi Ier fait graver sur le mur nord quelques épisodes de ses guerres en Syrie en Palestine et Libye, et Ramsès II immortalise sa victoire de Qadesh contre les Hittites sur le mur sud de cette salle.

Illustration mise à la disposition du public sous un contrat Creative Commons (CC-BY-NC-SA).
Consultez ce contrat pour tous détails sur les usages autorisés.