- CRDP d'Alsace -

L'Égypte ancienne
Karnak et Louxor

Louxor : pêche

Photo Henri Kniffke - Voir géolocalisation

Les marécages bordant le Nil au sud de la ville sont un lieu de pêche.

Les Égyptiens avaient pleinement conscience, comme Hérodote, que l'Égypte est un don du Nil et que la crue par sa régularité annuelle apportait toute la richesse, imposant à tout le pays sont rythme. La crue n'apporte pas que de l'eau nourricière, mais répandait sur les champs le limon noir fertilisant, Kemet. C'est d'ailleurs le nom du limon noir, Kemet, qui donne son nom antique à l'Égypte (la terre noire).

L’intérêt de la crue du Nil, c’est qu’elle n’est pas dévastatrice et très régulière, car alimentée presqu’à tour de rôle par les crues des cours d’eau qui le forment dans sa partie méridionale, sur les hauts plateaux d’Afrique centrale : le Nil blanc, le Bahr el-Ghazal, la Sobat, le Nil bleu, l'Atbara. Il reste au Nil égyptien à parcourir 2 700 kilomètres à travers le désert sans apport d’eau, en perdant même 10% des eaux par évaporation : la Haute et la Basse Égypte bénéficient donc d’une crue longue, tranquille et bienfaitrice. La montée des eaux, tous comme la décrue, est lente et régulière, favorisant les dépôts alluviaux. Bien évidemment, il arrivait que la crue soit très violente et dévastatrice certaines années, ou au contraire insuffisante certaines autres, provoquant sécheresse et famines et le récit biblique des vaches maigres et de vaches grasses n’est pas sans fondement…

D’où l’impérieuse nécessité d’ajouter à ces bienfaits naturels le travail des hommes tout au long de cette oasis de plus de 2 000 kilomètres. Et ce travail sera tout simplement titanesque. Il structurera toute la société de l’Égypte antique avec ses souverains, ses scribes-géomètres, ses fonctionnaires, son clergé, son armé, ses artistes au service des dieux et son immense masse de paysans.

L’aménagement de digues a vraisemblablement commencé autour des 3000 ans avt. J.-C. L’objectif est double : protéger les villages de l’inondation et retenir un maximum de d’eau pour disposer de réserves lors de la décrue. L’exemple le plus spectaculaire est l’aménagement du Fayoum par la construction d’un barrage sur un bras mort du Nil (Bahr Youssouf).

De tels travaux ont peu à peu conduit à organiser la société égyptienne à la hiérarchiser et à la mener à un système centralisé fort et puissant dont le pharaon est le principe et le garant.

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