Retour à Préhistoire et Antiquité
Plan Marie-Georges Brun - Voir géolocalisation
Restitution du pylône du temple de Khonsou.
En Égypte, le pylône constitue l’entrée monumentale du temple. Il est formé de deux tours rectangulaires à la base qui encadrent la grande porte d’entrée du sanctuaire. Sur sa face externe, des renforcements permettaient de planter d’immenses mâts dont les oriflammes indiquaient la présence de la maison des dieux. Il était en outre immédiatement précédé de statues colossales du pharaon constructeur et dédicant, d’obélisques et d’un dromos, allée pavée bordée de sphinx, qui, partant du débarcadère du Nil, amenait le fidèle à l’entrée du temple.
Il est possible qu’à l’origine, le pylône ait été un ouvrage de défense du temple. Rapidement, cette fonction disparaît pour revêtir une fonction symbolique : en effet le temple est abrité derrière une enceinte élevée de briques, qui en assure la garde, mais le pylône n’en disparaît pas pour autant. Il devient le gardien du temple contre les forces maléfiques. Surtout, il symbolise la montagne entre les sommets de laquelle se lève le soleil, Amon-Rê, pour sa course quotidienne sur la Barque Sacrée, avant de se coucher le soir, à l’ouest, dans la montagne…
Le pylône fait en général un avec la cour à portique qu’il précède, délimitant ainsi un espace public auquel avaient accès tous les fidèles lors des grandes manifestations religieuses, les autres parties du temple (Salle hypostyle, Naos) leur étant interdites.
Au fur et à mesure de leur extension, certains temples possèdent plusieurs pylônes ouvrant sur des cours publiques : ainsi le grand temple d’Amon à Karnak ne possède pas moins de dix pylônes.
Les deux grands massifs en pierre ou môles sont faits à l’extérieur de pierres taillées assemblées à joints vif et décorées en général de reliefs, alors que l’intérieur est fait d’un remplissage de pierres maçonnées de diverses tailles et de blocs récupérés sur d’anciennes constructions : l’exemple le plus intéressant est celui d’Horemheb, dernier roi de la XVIIIe dynastie, qui remplit les pylônes II, IX et X de matériaux récupérés (Talâtât) sur le temple d’Aton d’Aménophis IV Akhenaton, temple voué à la destruction après le retour à l’orthodoxie religieuse.
Dans les massifs sont aménagés des escaliers permettant d’accéder au somme des pylônes et à la plateforme de la porte centrale.
Au portail central, le linteau est sculpté et peint du traditionnel disque ailé. Les terrasses des deux massifs et de la porte centrale sont couronnées d’une corniche traditionnelle, sculptée et peinte, dite gorge égyptienne. Chaque angle des tours est agrémenté sur toute la hauteur d'un tore, moulure de section circulaire rappelant les bourrelets de paille et de pisé des constructions ancestrales.