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Temple d'Amon-Rê.
Nouvel Empire, XVIIIe dynastie, règne d’Hatchepsout (1492-1472).
Devant le pylône V, Hatshepsout fait élever deux obélisques à l’occasion de son jubilé, en l’an 16 de son règne, qui passent pour être les plus beaux d’Égypte. Préalablement, elle a fait abattre le toit de la salle de Thoutmosis Ier.
De ces deux obélisques, seul celui de gauche, au nord, reste debout. Celui de droite, en fragments, jonche le sol. Chaque obélisque mesure près de 30 mètres de hauteur et pèse environ 325 tonnes. D’après l’inscription à la base de l’obélisque nord, il fallut sept mois de travail pour réaliser, dans le granit d’Assouan, les deux monuments. De plus, ils étaient entièrement plaqués d’électrum (alliage or-argent) afin de briller de tout leur éclat au soleil.
Les quatre faces étaient couvertes d’inscriptions verticales et de reliefs, apportant notamment de précieux renseignements sur les travaux relatifs à la taille et au transport des monuments.
Akhenaton (Aménophis IV, 1355-1337) supprima les représentations et le nom d’Amon que Séthi Ier fit restaurer par la suite : le martelage et la restauration sont encore visibles. Thoutmosis III enfermera les obélisques de la reine dans une enceinte qui les masquait, à l’exception des pointes qui seules restèrent visibles : il ne pouvait en effet détruire le symbole des rayons du soleil.
Voici la traduction de l’inscription gravée sur la base de l'obélisque d'Hatchepsout à Karnak :
J'étais assise dans mon palais et je pensais à mon créateur ; mon cœur m'induisit à Lui élever, dans la sublime salle à colonnes, entre les deux grands pylônes du Roi Thoutmosis Ier, deux obélisques dorés dont les pyramidions se confondraient avec le ciel… Chacun d'eux consiste en un seul bloc de granit solide et sans faille, non de blocs assemblés. Ma Majesté en réalisa le travail depuis le premier jour du deuxième mois d'hiver de l'an 15 jusqu'au trentième jour du quatrième mois d'été de l'an 16. Cela prit sept mois de travail dans la carrière. J'ai agi pour Lui dans un esprit parfait, comme le fait un Roi pour tout dieu. C'était mon désir de les faire pour Lui et qu'ils soient couverts d'électrum… Dans ce but, j'ai donné de l'électrum de première qualité. Je l'ai pesé par sacs comme on le fait pour le grain… On ne pourra pas trouver quelqu'un qui, entendant cela, dise que ce que Moi j'ai dit est de l'exagération, mais il dira plutôt : Comme ce travail lui ressemble, comme il est juste en face de Son Père Amon !