- CRDP d'Alsace -

L'Égypte ancienne
la nécropole thébaine

Colosses de Memnon

Photo Henri Kniffke - Voir géolocalisation

Thèbes–ouest, Kom el-Hettan : temple funéraire d'Amenhotep III.
Nouvel Empire, XVIIIe dynastie, règne d’Amenhotep III (Aménophis III, 1390–1352).

Au sud-ouest de Médinet-Habou Aménophis III fait bâtir, à partir de l’an 30 de son règne, soit vers 1360 AVT. J.-C., une véritable ville, la maison d’allégresse, comportant quatre palais dont un pour la reine Tiy, un pour lui-même (Palais de Malgatta), un temple d’Amon et des dépendances ; le tout, sur 35 hectares, relié au nord à son temple de millions d’années et à l’est à un énorme lac artificiel communiquant avec le Nil, le Birket Habou.

Le temple des millions d’années de Kom el-Hettan est le temple funéraire du pharaon. Ce temple est aujourd’hui totalement détruit, à l’exception de deux imposantes représentations d’Amenhotep III, les colosses de Memnon. À l’origine, les deux géant flanquaient le pylône d’entrée du temple qui devait mesurer près de 600 mètres de long, soit le plus grand temple funéraire jamais édifié dans la vallée thébaine, construit en grès, sous la direction du grand architecte Amenhotep fils de Hapou. Il a aujourd’hui totalement disparu et il reste délicat d’en établir un plan : deux cours successives devaient donner accès à une salle hypostyle débouchant sur une cour péristyle comparable au complexe édifié par Pharaon à Louqsor.

S’élevant à 19,90 mètres, les deux géants de quartzite rouge, taillées chacun d’un seul bloc, représentent le souverain trônant, les jambes encadrées par la reine mère Moutemouia et la Grande épouse royale Tiy. En l’an 27 de l’ère chrétienne, un tremblement de terre défigura les colosses ; dès lors chaque matin, la brise matinale s’engouffrant dans les blessures du géant septentrional alliée aux premiers rayons du soleil réchauffant la pierre produisait des sons assez musicaux.

Ceux-ci furent assimilés aux plaintes de l’éthiopien Memnon, tué par Achille dans les champs de Troie, et qui, à chaque aube, exhalait sa plainte vers sa mère Eos, l’Aurore, dont les rayons rendaient quotidiennement la vie à son fils. Mais l’empereur Septime Sévère fit restaurer le monument, mettant fin aux plaintes du colosse et à la légende.

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