Retour à Préhistoire et Antiquité
Photo Henri Kniffke - Voir géolocalisation
Biban el-Moulouk (la porte des rois), la Vallée des rois ou Lieu de Vérité compte aujourd’hui 65 tombes découvertes (KV pour Kings valley).
La Vallée des rois est devenu un lieu de sépulture sous la XVIIIe dynastie, lorsque Thèbes devient la capitale de l’Égypte réunifiée. Située dans un lieu désertique sur la rive occidentale du Nil, à 3 kilomètres de la ville de Thèbes (Louxor), elle est un grand canyon dépourvu de toute végétation. Le mont al-Qurn (la corne), d’une hauteur de 500 mètres, domine le paysage en arrière plan. Il émerge dans le petit matin grâce aux rayons du soleil dont il est le seul à bénéficier, pyramide gardienne des tombes royales. Entre la montagne-pyramide et le fleuve, les pharaons firent construire de gigantesques temples funéraires des Millions d’Années, complétant ainsi tout l’arsenal nécessaire pour leur vie dans l’au-delà.
Le tombeau le plus ancien découvert de la vallée des rois appartient à Thoutmosis Ier. Sur les 65 tombes recensées à ce jour, 25 sont des sépultures royales. Les autres renferment les dépouilles de hauts dignitaires ou n’ont pu être encore identifiées.
Certaines tombes sont gigantesques, comme celle des fils de Ramsès II (KV 5), prévue pour une cinquantaine de sépultures, mais d’autres sont bien plus modestes, comme celle de Toutankhamon (KV 62).
Aujourd’hui, les autorités ont fermé les tombes qui ne peuvent plus supporter le passage de touristes : ceux-ci provoquent en effet une augmentation de 95% du degré d’humidité dans les tombes. Ce phénomène accélère la décoloration des pigments, la prolifération de champignons et l’érosion des supports. La construction du barrage d’Assouan, qui a entraîné une remontée de la nappe phréatique souterraine, n’a pas contribué à améliorer la situation. Plusieurs tombes viennent cependant de rouvrir après des travaux de restauration et la mise en place de systèmes sophistiqués de climatisation.
L’endroit n’a pas toujours eu cet aspect désolé tel qu’il apparaît aujourd’hui : au Nouvel Empire, les prêtres qui assuraient les sacrifices et les rites funéraires habitaient à proximité ainsi que les gardes, troupes d’élite qui empêchaient tout pillage, alors que, sur la rive ouest du fleuve, c’était un grouillement de vie autour des chantiers pharaoniques des temples, et tombeaux des reines et des nobles…
Ce n’est qu’à partir de 1090 avt. J.-C., avec le règne catastrophique de Ramsès XI qui entraîne l’Égypte dans l’anarchie et la ruine économique, qu’apparaissent les premiers pilleurs de tombes. Systématiquement, les tombeaux sont ouverts, les objets de valeur volés, les momies dépouillées… Ces dernières seront finalement sauvées et rassemblées dans deux grandes caches : l’une à Deir el-Bahari (40 momies royales), l’autre dans le tombeau d'Amenhotep II (KV 35, 16 momies). Même la tombe de Toutankhamon, la seule qui soit parvenue intacte à ce jour, a été visitée par des pilleurs…