- CRDP d'Alsace -

L'Égypte ancienne
Kôm Ombo et Edfou

Edfou : temple d'Horus

Photo Henri Kniffke - Voir géolocalisation

Pylône du temple d'Horus.
Époque ptolémaïque – Époque romaine : 327 avt. J.-C. – 37 ap. J.-C.

Située sur la rive gauche du Nil à 100 km au nord d’Assouan, et à 105 km au sud de Louxor, Edfou est l’antique capitale de la région que les Égyptiens appellent Behdet et les Grecs Apollinopolis Magna. Il n'en reste que le temple consacré à Horus, l’édifice de l’Antiquité le mieux conservé d'Égypte. Edfou est un centre important dès la période prédynastique, mais c’est surtout sous les Ptolémées que la ville joue un rôle religieux de premier importance avec la construction de son temple colossal dédié à Horus. En effet selon la légende, c’est là que Horus tua Seth, l’assassin d’Osiris.

Le temple d’Edfou, le second édifice en grandeur derrière Karnak (137 mètres de longueur, 79 mètres de largeur, 36 mètres de hauteur pour les pylônes) est commencé en 327 avt. J.-C. par Ptolémée III Evergète, sur les ruines d’un sanctuaire construit par l’architecte Imhotep pour Touthmôsis III. Les successeurs de Ptolémée III poursuivent la construction dont l’essentiel est terminée qu’en 57 avt. J.-C. Les travaux se poursuivront jusqu’au règne de Tibère (15-37 ap. J.-C.).

Construit en grès, il est remarquable par son plan harmonieux aux proportions parfaites et sa conservation exceptionnelle. Il était entouré de nombreuses autres constructions, recouvertes par les maisons du village moderne. Certains édifices sont peu à peu mis à jour comme le mammisi au sud du pylône consacré au dieu Ihy, fils d’Horus et Hathor, conçu à l’occasion de la Bonne rencontre.

Le grand intérêt du temple réside aussi dans son décor qui décrit tout le rituel religieux des grandes fêtes annuelles mais aussi du culte quotidien rendu à Horus : fête célébrant la pose de la première pierre (mur d’enceinte), récits des guerres livrées contre Seth par Rê et Horus, scène de la victoire de Pharaon massacrant des grappes d’ennemis (pylône), fête de la bonne rencontre (revers du pylône), combat d’Horus contre Seth (paroi ouest), scènes d’offrandes (première salle hypostyle).

On pénètre dans le temple par le grand pylône. Il est composé de deux massifs de 36 mètres de haut et de 79 mètres de large encadrant la porte d’entrée dont la corniche est ornée d’un disque ailé, représentation d’Horus assimilé au soleil, le behedety. Sur leur façade, quatre encoches sont destinées à recevoir les hampes garnies d’oriflammes.

Précédant le pylône, deux magnifiques statues en granit gris de Horus en dieu-faucon, eux mêmes précédés à l’origine de quatre statues colossales du roi, de deux obélisques et d’une allée de sphinx.

Sur la façade extérieure, en hauteur, de splendides reliefs : la scène du roi faisant des offrandes aux dieux surmonte Ptolémée XII massacrant des captifs, les tirant par les cheveux, en présence d'Horus et d'Hathor. Cette iconographie hérite des scènes triomphales représentées sur les reliefs du Nouvel Empire. Sur les faces latérales du pylône et sur quatre registres superposés, le roi Ptolémée VIII (145-116 avt. J.-C.) fait des offrandes aux dieux du temple. Sur la face interne du pylône (côté cour), une représentation du baptême de roi par Hotus et Thot.

Le pylône est creux et abrite deux escaliers permettant d’accéder à son toit, d’où les prêtres astronomes observaient les étoiles.

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