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Photo Henri Kniffke - Voir géolocalisation
Philae était une petite île de 460 mètres de longueur sur 150 mètres de large située sur le Nil au niveau de la première cataracte, en Nubie. Son sanctuaire, dédié à Isis, fut le dernier bastion de la culture de l’Égypte ancienne. C’est en 397 ap. J.-C., sous Théodose, que furent gravés les derniers hiéroglyphes égyptiens par les descendants de cette civilisation. Une inscription grecque du grand temple raconte qu’en 453 ap. J.-C., soixante ans après l’édit de Théodose contre les idoles, la déesse Isis avait encore là son culte, ses fêtes et ses prêtres. La renommée de Philae attirait de nombreux pèlerins qui venaient de très loin pour honorer la déesse Isis, dont le culte s’exporta même à Rome.
Le temple est définitivement fermé en 532 par le christianisme imposé aux Égyptiens. Les images sacrées sont martelées et les représentations trop sensuelles recouvertes de mortier. Bien plus tard, c’est encore à Philae que le christianisme maintiendra à son tour le monachisme copte face à la montée de l’Islam.
L’île sainte d’Isis, envahie sous les eaux depuis la construction du premier barrage d’Assouan au début du XXe siècle, et bien qu’en aval du nouveau barrage, était cependant menacée par les lâchers d’eau de ce dernier. Comme Abou-Simbel, Philae fit l’objet d’un sauvetage archéologique. Dès 1970 débutent les travaux d’assèchement de l’île ainsi que les relevés des temples en vue de leur transfert sur l’îlot d’Agilkia, située à 300 mètres plus au nord. Les archéologues de l’UNESCO font construire un batardeau d’acier de 900 mètres tout autour de Philae et l’île d’Agilkia est aplanie et agrandie pour recevoir les vestiges archéologiques. Elle accueille les premiers blocs de pierre en septembre 1974. Le remontage des ruines sera achevé au cours de l’année 1976.