- CRDP d'Alsace -

Strasbourg au fil de l’ Ill

Quartier de la Petite France

Photo Henri Kniffke - Voir géolocalisation

(Gerwerviertel)

Vue des anciennes tanneries faisant face à l’Ill. Non loin de l’abattoir, le quartier où les tanneurs exerçaient leur profession salissante et nauséabonde s’étend sur la berge de l'un des bras de l’Ill. L’eau était utilisée en grande quantité pour le tannage et le lavage des peaux. Celles-ci étaient ensuite mises à sécher sous les toits, dont quelques-uns ont gardé leur forme caractéristique à ouvertures larges pour permettre une bonne aération.

Ce quartier, alors très actif mais peu attractif, était fréquenté par des soldats et des étrangers qui y trouvaient à se loger bon marché, ainsi que des maisons de passe et des bains publics.

L’épidémie de Syphilis, ou grande vérole, maladie sexuellement transmise, se déclara en Europe après 1492, au retour de marins espagnols et italiens des premières expéditions en Amérique. Nombre des mercenaires allemands des campagnes d’Italie contre les armées françaises se retrouvèrent par la suite à Strasbourg et dans d’autres villes du nord des Alpes. Ils ramenaient avec eux la maladie inconnue auparavant il morbo francese, ‘s Franzeesel, attribuée à leurs ennemis. Les Français parlent de mal de Naples (Voir Naples et mourir), les Anglais de French pox. Pour les Polonais, la maladie est allemande, mais elle est polonaise selon les Russes. Le roi de France François Ier en fut la plus illustre victime en son temps. On soigna comme on le put mais en vain ces malheureux Franzose qui logeaient dans une maison du quartier dite Blatterhüs ou Franzeeselhüs qui lui laissa son nom plus tard. La traduction délibérément erronée occulte le côté sordide de la chose.

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