Strasbourg au fil de l’ Ill

À l’origine une simple passerelle, dite Kettenbrücklein permettait de franchir le canal du Faux-Rempart. Afin de permettre le passage des bateaux, un pont levis fut installé au centre de la construction. Les piliers de bois furent remplacés par de solides piles en maçonnerie. En 1962, le pont fut élargi afin de pouvoir faire face à l’accroissement du trafic automobile et le tablier en bois laissa la place à une structure bétonnée, plus résistante. La ligne de tramway venant de la gare de chemin de fer traverse le canal à cet endroit.

La paroisse protestante Saint Pierre le jeune (Jung Sankt Peter) fut contrainte d'accepter après 1681 le culte simultané (simultaneum) avec les catholiques qui occupèrent le cœur de l’église gothique de la rue de la Nuée bleue (Blauwolikegasse). Le jubé séparait les deux cultes. Le nombre de catholiques augmentant, il fut décidé de construire une nouvelle église à proximité, rue Finkmatt, sur les terrains rendus à la construction après le démantèlement des fortifications de Vauban. L’église catholique de grès rose et rouge fut édifiée de 1889 à 1893 par les architectes Skjold Neckelmann et August Hartel, en style néoroman et couronnée par la plus vaste coupole d’Alsace (hauteur intérieure 50 mètres, diamètre intérieur maximal de 18,5 mètres). Le très vaste lustre annulaire suspendu à la calotte du dôme est une réinterprétation du fameux lustre médiéval de l’abbatiale Saints-Pierre-et-Paul de Wissembourg (Kronweissenburg), détruit pour en récupérer le métal lors des guerres de la Révolution française.

Les deux architectes ont également signé le Palais de Justice néoclassique voisin, réalisé en calcaire gris.

Une statue de bronze du père Charles de Foucault, missionaire de la compagnie des Pères Blancs en Afrique, orne depuis 2006 la place devant l’église. Né à Strasbourg en 1858, il vécut comme ermite dans la montagne saharienne en Algérie et étudia la langue et la culture des nomades touaregs. Il y fut assassiné en 1916. La statue a été érigée pour commémorer sa béatification en 2005.