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Strasbourg au fil de l’ Ill

Pont de la Fonderie

Photo Henri Kniffke - Voir géolocalisation

Construit par les architectes de la ville, Ott et Beutner, et inauguré en 1893, le pont de la Fonderie permet de relier le quartier du même nom à la Finkmatt. Il s'intégre harmonieusement au cadre défini par les nouvelles constructions, l'église catholique Saint-Pierre-le-Jeune (Jung Sankt Peter) néoromane et le Palais de Justice classicisant. Les quatre lions de grès rose, qui surveillent sévèrement les extrémités de l'ouvrage, ont valu au pont son surnom ironique de Pudelbrücke (pont aux caniches) pour leur aspect débonnaire.

Dès le XIVe siècle on fabriquait des machines de guerre dans le quartier entre le Marché-aux-chevaux (Rossmarkt) et l'Arsenal (Werkhof). La fonderie de canons strasbourgeoise fut l'une de ses gloires et fonctionna encore au XVIIIe siècle. L’école d’artillerie (de nos jours Mess des Officiers et état-major de l’Eurocorps, unité militaire européenne) lui était adjointe. La réputation légendaire de ses canons est rappelée dans la fière formule impériale : Nürnberger Witz / Strassburger Gschitz / Augsburger Geld / Wenediger Macht / Ulmer Gold / regieren die Welt (Les inventions de Nürnberg, les canons de Strasbourg, la richesse d’Augsbourg, la puissance de Venise, l’or d’Ulm, régissent le monde).

Un canon remarquable, appelé die Appenzellerin, fut donné en cadeau en 1501 à l’Empereur Maximilien. Le canon nommé la Mésange (die Meise), ramené par le contingent strasbourgeois comme butin sur l’armée du roi de France François Ier battu à Pavie, est passé à la postérité dans le nom de la rue de la Mésange. La façade du mess des officiers est décorée d’une collection de canons anciens en souvenir du passé industriel du quartier. Le cabaret satirique de Germain Muller, Barabli, présentait sa revue annuelle dans la grande salle.

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