De par sa position le long du Rhin, frontière naturelle entre la France et l’Allemagne, l’Alsace est une région dont l’histoire est faite d’influences et d’affrontements entre ces deux pays. Selon les époques historiques Strasbourg appartient à la vallée du Rhin et à l’Allemagne, la ville se tourne vers son fleuve, l’Est et le Nord.
Quand la ville devient française, le Rhin redevient frontière et l’espace s’oriente vers la France et l’Ouest. Ainsi deux fonctions majeures ont marqué la ville de Strasbourg, la fonction de place forte militaire et la fonction marchande.
Aujourd’hui encore les traces anciennes de ce passé singulier se lisent dans l’architecture des bâtiments publics et privés, le tracé des rues, des places et jardins publics. La construction de l’Europe a mis fin au rôle de ville frontière qui fut celui de Strasbourg depuis deux mille ans.
Le camp romain était bordé par trois cours d’eau l’Ill, le canal des faux remparts et le fossé des Tanneurs. Ce camp militaire était fortifié par une enceinte longue de 530 mètres et large de 373 mètres, ouvrage le plus important de la province romaine.
Les fouilles réalisées par les archéologues ont permis d'établir que l’actuelle rue du Dôme coïncide avec l’axe Nord Sud du camp romain ; la rue des Hallebardes correspond quant à elle à l’axe Ouest- Est. En 451 Attila incendie la ville ce qui met fin à la période romaine.
Durant les huit siècles de rattachement de Strasbourg au Saint Empire romain germanique, la ville s’est ouverte sur l’espace rhénan. C’est grâce aux échanges commerciaux entre le Nord et le Sud que la ville s’est développée. Ainsi, le vin, les armes, les épices, les huiles, le cuir, circulent entre le Sud et le Nord d’Italie jusqu’aux Pays-Bas. La prospérité de la ville contribuera à son essor culturel : la construction de la cathédrale est achevée en 1439.
En 1358 Strasbourg est reconnue ville libre de l’Empire par l’Empereur Charles IV. Au XVI ème siècle Strasbourg est à l’apogée de son développement économique et culturel. Mais sur le plan religieux, la Réforme protestante sépare l’Europe en deux camps, celui des pays fidèle au catholicisme et celui des pays ralliés au protestantisme. En 1529 Strasbourg rejoint la Réforme protestante. C’est l’époque à laquelle se développe une pensée humaniste originale faite de tolérance.
La ville tente de maintenir une neutralité entre les camps opposés : le royaume de France catholique et l’Empire germanique protestant. En 1648, par les traités de Wesphalie, l’Alsace est incorporée au royaume de France. Strasbourg capitule le 30 septembre 1681.