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« Dans le monde scolaire, le rituel permet de s’approcher d’une vision du monde partagée par les adultes et les élèves, vision du monde qui lui donne un sens et qui donne une place à chacun dans la communauté scolaire. Dans le rituel, au travers de la gestuelle, de la mise en scène et des pratiques qu’il met en œuvre, c’est la dimension symbolique qui est en jeu…Le rituel crée le sentiment d’appartenance, le sentiment d’être une partie du groupe, dans un espace partagé. »
« Cadres, règles et rituels dans l’institution scolaire » Patrick Baranger, Presses Universitaires de Nancy.
L'école maternelle occupe une place particulière dans l'ensemble des structures d'accueil de la petite enfance. Dotée d'une identité originale et d'une culture adaptée à l'âge et au développement des enfants qu'elle accueille, cette école de plein exercice doit permettre à chaque enfant une première expérience scolaire réussie en prenant en compte trois dimensions fondamentales :
- Le langage au cœur des apprentissages
- Vivre ensemble
- Agir et s'exprimer avec son corps
- Découvrir le monde
- La sensibilité, l'imagination, la création
Chaque domaine est l'occasion, pour l'enfant, d'organiser le monde dans lequel il vit, de construire des catégories
qui rassemblent ou différencient les objets qui l'entourent en apprenant à tenir compte des critères qui les distinguent.
Organisées quotidiennement de la Petite à la Grande Section, les activités dites rituelles sont souvent transversales à
l'ensemble de ces domaines. Parce qu'elles représentent un temps potentiellement fécond pour la construction d'apprentissages
spécifiques , une évolution des rituels sur l’année et dans la cycle est donc une nécessité qui ne peut se construire que
grâce à une programmation.
D’après « Les rituels à l’école maternelle », IA Marne
Différents domaines d'activités sont mobilisés lors des activités rituelles traditionnelles de l'école maternelle.
Les repères qui structurent le temps favorisent l'entrée chaque jour plus autonome dans les activités qui sont proposées: le calendrier, les symboles ou les objets qui situent les moments de la journée, les uns par rapport aux autres...
Chaque jour, dire des comptines ou des poèmes, écouter des histoires racontées ou lues, chanter... sont autant d'occasions de sentir que l'on partage avec ses camarades des moments d'émotion, de plaisir, de rire. Devenir élève, c'est participer à la réalisation de projets communs, c'est prendre et progressivement partager des responsabilités au sein du grand groupe.
L'appropriation des règles de vie passe par la réitération d'activités rituelles (se regrouper, partager des moments conviviaux... )
L'enseignant s'efforce de multiplier les occasions d'échanges en veillant à ce que personne ne soit tenu en dehors de ce processus d'interactions verbales.
L'enseignant installe les conditions d'une communication au sein du groupe large et organise les prises de parole. Il rend explicite les règles de la communication et incite chacun à les respecter :écouter, parler à son tour, rester dans le propos de l'échange et chercher à l'enrichir.
La vie collective s'organise autour de discussions qui permettent d'aborder des questions concrètes à forte valeur sociale. Peuvent être abordés notamment des faits proches, d'actualité ou de la vie de l'école, connus d'un maximum d'enfants de la classe.
On peut faire varier la complexité des événements concernés, le temps qui sépare le moment où ils sont évoqués, le caractère individuel ou collectif de la verbalisation suggérée.
L'enfant doit d'abord apprendre à utiliser les marques de l'énonciation qui lui permettent de situer le présent au moment où il parle et, de part et d'autre, le passé et le futur. En général, elles font partie du langage en situation qui s'acquiert de manière quasi spontanée à condition que l'enfant soit partie prenante d'échanges réguliers.
Les moments où l'on rassemble le groupe pour dire un conte ou une histoire constituent un apport important pour l'accès au langage d'évocation. Le retour régulier sur les histoires ou les contes les plus forts est la règle : ils doivent pouvoir être connus et reformulés par tous les élèves. Enfin, on n'oubliera pas que la mémorisation de poèmes, de comptines, de jeux de doigts, de chansons participe largement, par le caractère narratif, à cette construction progressive d'un riche répertoire de représentations et de langage.
Le prénom est souvent le support privilégié d'une première prise de conscience du mécanisme d'encodage de l'écriture alphabétique. Il en est de même pour les mots qui reviennent le plus souvent comme les jours de la semaine. L'enfant les reconnaît d'abord de manière approximative. Lorsqu'il tente de les reproduire, il invente des systèmes d'écriture successifs.
L'organisation temporelle se structure à partir du temps propre. Progressivement, l'enseignant permet à l'enfant d'installer ces moments dans les jalons chronologiques du temps social (succession des moments de la journée, succession des jours de la semaine ou du mois, succession des mois, de l'année). Il conduit l'enfant à relier entre eux les différents systèmes de repérage : moment de la journée et heures (horloge), jours de la semaine et alternance des activités scolaires (calendrier), mois et saisons, mois et vacances...
A l'école maternelle, l'enfant peut être confronté à des problèmes portant sur les quantités : appel (comptage des présents, des absents…). Par des tâches de comparaison, d'égalisation, de distribution, de partage, l’élève fait appel à une estimation perceptive et globale (plus, moins, pareil... ), plus tard à la correspondance terme à terme ou à la quantification. Une première correspondance est établie entre désignations orales et écritures chiffrées par exemple en utilisant une file numérique ou un calendrier.
Activités vocales, acquisition d'un répertoire de comptines et de chansons :
Le répertoire est enrichi année après année. Jeux de doigts et jeux de nourrice sont abondamment utilisés avec les plus petits. Si les rituels constituent un espace fécond pour les apprentissages, ils ne sauraient cependant tenir lieu de seul temps d'apprentissage notamment pour le langage oral et les activités numériques.
L’appel, le comptage des présences/absences, le calendrier, la météo, l’emploi du temps de la journée, l’organisation des services, l’organisation des activités en groupes, le retour sur les activités (de l’accueil, de la veille…), la culture partagée (comptines, jeux de doigts, lecture d’albums…)…
Des moments variés : le matin après l’accueil, en fin de journée, en cours de journée, à l’occasion de tout regroupement…
La diversité ne doit pas se traduire par une juxtaposition trop longue des rituels. Il est préférable de les répartir avec bon sens sur la journée de classe. Ex : les présences/absences après l’accueil, le calendrier un peu plus tard…
Regroupement collectif, demi-classe par permutation, petits groupes pendant l’accueil, responsables (par binômes par ex) et communication/validation par le groupe
« Apprentissages numériques en Grande Section » Ermel, Hatier chapître « Situations fonctionnelles et rituelles » pages 169 à 173.
« Faire des mathématiques à l’école maternelle » Alain Pierrard CRDP Grenoble 02 (pages 97 à 107).
Page mise à jour le 13/09/2011