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Die Weiber von Rufach (les femmes de Rouffach)
Ill. Meissner, 1638 - Voir notice originale BNUS
Une double enceinte crénelée et garnie de tours, entourée de fossés emplis d'eau, protège l'ensemble de la ville dominée par la forteresse Isenburg. Au premier plan sont visibles un monument antique, composé d'un socle carré et d'une pyramide surmontée d'un soleil et une statue de soldat à l'antique monte la garde. Un chien endormi symbolise la bonne conscience et la fidélité.
Au cours du conflit récurrent qui opposa l’empereur au pape pour la suprématie dans le Saint-Empire (querelle des Investitures), la ville de Rufach (aujourd'hui Rouffach), qui dépendait de la République de Strasbourg, fut prise et occupée par les troupes de l’empereur Heinrich der Vierte (Henri IV). L’oppression fut encore plus dure sous son successeur Heinrich der Fünfte (Henri V). Le Schlossvogt impérial, commandant de la forteresse, traitait les habitants de Rouffach sans respect. Le jour de Pâques 1106 il se permit d’enlever une jeune fille qui lui plaisait alors qu’elle se rendait à la messe avec sa mère. La mère indignée rameuta les femmes de la ville et emporta les hommes dans l’assaut de la Isenburg dont la garnison fut massacrée. L’empereur, qui était présent, n’échappa que de peu au même sort. Il dut abandonner sa couronne, son sceptre et son manteau que les femmes déposèrent sur l’autel de la Vierge. Depuis cet acte de bravoure, les femmes de Rufach ont préséance sur les hommes dans les occasions solennelles et ont leur place à droite en entrant dans l’église.