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Die Drei Spinnerinnen (les trois fileuses)
Ill. J. Klein et R. A. Schüler. In Zwölf Stahlstiche zum Elsaessischen Sagenbuch von A. Stöber, Strassburg : G.L. Schuler, 1842. - Voir notice originale BNUS
Il est minuit. L’horloge portant le symbole de la mort sonne les douze coups. La chandelle s’est éteinte. Une paire de bas et un jupon sèchent contre le Kachelofen, le poële de faïence, un chapeau de paille et un tablier sont accrochés sur le séchoir. La fenêtre de la pièce, meublée à l’ancienne, est ouverte sur une église entourée du cimetière qu’un quartier de lune éclaire d’une lumière lugubre. La femme dont les vêtements sont posés sur une chaise se cache derrière les rideaux du lit clos. Trois fantômes couverts d’un drap viennent d’entrer et s’agitent autour de trois métiers à filer domestiques. On imagine la frayeur que cette apparition doit causer. Le crucifix orné de rameaux bénits rassure par sa pieuse présence.
Ces trois fileuses revenantes rappellent les trois Parques de la mythologie antique, filles de Jupiter, père des dieux et de Thémis, déesse de la justice. Le fil de chanvre, de lin ou de laine est l’image de la vie. Klotho la Fileuse manipule le fuseau et donne forme au fil. Lachésis, la Fatidique, l’enroule sur les bobines : elle mesure le temps imparti à chaque individu. Atropos, l'Inflexible, coupera le fil de ses ciseaux tranchants.