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Petit blockhaus placé face au petit Reichsackerkopf et au col du Sattel. L'entrée (C16).
Photo Georges Brun.
Judicieusement placé face au Petit Reichackerkopf et au col du Sattel, ce petit bunker permettait de voir venir toute éventuelle attaque française et la contrecarrer par les tirs de ses mitrailleuses.
Voici un court extrait montrant l'acharnement des deux armées pour la possession de ces deux sommets du Reichackerkopf. Il est tiré de l’historique du 19ème Régiment d’Infanterie de Réserve Bavarois:
"La reconquête du Petit Reichackerkopf était prévue pour le 7 mars à 11 heures. Malgré une préparation intense par notre artillerie et l’arrivée en renfort de la 1ère compagnie du 23ème Régiment d’Infanterie de Réserve et des 3ème et 4ème compagnies du 19ème, ainsi que de mitrailleuses, on ne parvint pas à avancer. Le 2ème bataillon du 19ème Régiment était tellement épuisé qu’une relève était devenue absolument indispensable. Celle-ci arriva bientôt accompagnée de trois autres bataillons Prussiens et Bavarois et d’un important matériel d’assaut.
Les 10, 12, 13 et 14 mars, les assauts se succédèrent sans résultat et au prix de nombreuses pertes humaines. Le 20 mars, le lieutenant Colonel Jaud ordonna l’offensive générale sur les deux Reichackerkopf. A midi, les compagnies d’assaut étaient toujours arrêtées par la vaillance des défenseurs français. La situation était désespérée. À 14 heures, le caporal Heinrich Lutz aperçut quelques mains levées qui sortaient de la tranchée française. Interprétant cela comme une demande de grâce, Lutz cria fort “Hourra, ils se rendent”. D’un même pas, nos fiers combattants bondirent des tranchées en reprenant son hourra et se précipitèrent vers les troupes françaises qui, stupéfaites par tant d’audace, furent irrémédiablement débordées. Cet incroyable imbroglio a permis à nos troupes, d’emporter quelques minutes plus tard le Grand Reichackerkopf et par la suite le Petit Reichackerkopf. Cet instant fut pour tous les participants un des points marquants de leur vie militaire notamment en observant le défilé par petits groupes des 250 hommes et officiers français capturés et escortés par nos braves".