La bataille du Reichsackerkopf.

Au sommet du Petit Reichsackerkopf se trouve une croix. Elle marque l'emplacement où furent retrouvés, en 2004, les restes du soldat Jean Giovanni du 6^ème B.C.A. tombé à cet endroit devant la 1^ère ligne allemande, le 20 juillet 1915.

Jean Simon Giovanni est né le 25 octobre 1895 à Grossa, en Corse du sud. Il est affecté au début du conflit au 6^ème B.C.A. Ce bataillon, à l’effectif de 27 officiers et 1 690 sous-officiers, caporaux et chasseurs, formé de 6 compagnies et d'une section de mitrailleuses, sous les ordres du commandant Lançon, quitte Nice en chemin de fer et débarque à Vézelise (Meurthe-et-Moselle) le 10 août 1914.

Il participe aux combats de Dieuze-Morhange, à la victoire de la Marne (Septembre), aux combats d'Argonne (Octobre), sur l'Yser (Novembre) et en Artois (Décembre). Le 13 janvier 1915 il débarque au Thillot, mené à Saint-Amarin et engagé le 17 février au Sudel, avant d'être affecté le 24 au camp Germania du Gaschney. Entre le 6 mars et le 18 juin, il participe à tous les combats du Reichacker, y subissant de lourdes pertes.

Mis au repos à Fraize, il revient au Reichacker le 15 juillet pour préparer la grande offensive des 20 et 21 : au cour de ces deux journées, au cœur des combats, le bataillon perd 12 officiers et 439 hommes, dont le chasseur Giovanni. En novembre 1915, le bataillon quitte le Reichacker pour Toulon puis Bizerte et enfin Corfou. Retour à Nice fin mai 1916, il embarque pour les Vosges, cantonne à Clefcy puis monte au Lingekopf le 23 juin, avant d'être affecté début septembre sur la Somme. Le 16 novembre, il revient à Corcieux et y stationne jusqu'à fin mars 1917.

De mai à octobre 1917, il se bat dans l'Aisne, notamment au Chemin des Dames. A partir du 5 décembre, il se retrouve au Sudel qu'il tient jusqu'en février 1918 avant d'être mis au repos. En avril 1918 il est affecté en Picardie puis participe en août à l'offensive sur l'Aisne (La Malmaison, Saint Quentin) puis sur la Sambre, jusqu'à la victoire finale.

Le nom du chasseur Giovanni nom figure aussi sur le monument aux morts de Sartène en Corse, à coté de 269 autres soldats de la commune, tombés lors du premier conflit mondial, et de celui de son village où figurent 29 autres noms pour la même période.