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L'abbaye Sainte-Richarde d'Andlau

Abbatiale Sainte Richarde d’Andlau : le tympan et le linteau du portail.

Abbatiale Sainte Richarde d’Andlau : le tympan et le linteau du portail.
Photo Georges Brun

Toute la composition du portail converge vers le tympan, où est représenté le Christ trônant qui remet les clefs à Pierre et le livre à Paul. Le groupe est encadré par deux scènes de chasse : un frondeur poursuit un oiseau qui grappille sur un magnifique pied de vigne, alors qu’un archer chasse un oiseau sur un arbre auquel grimpe un enfant nu.


Le sujet est nettement alsacien et très fréquent dans la dédicace des églises d'Alsace : ainsi les tympans de Marlenheim et de Sigolsheim.


Cette remise des clefs, symbole du Paradis Nouveau a comme modèle de nombreuses scènes paléochrétiennes (sarcophages) et une mosaïque de l'ancienne basilique Saint Pierre de Rome, disparue aujourd'hui. Mais le sculpteur enrichit la scène : la vigne, symbole de l'arbre de Vie, s'oppose à l'arbre dépérissant ; l'enfant nu, symbole de l'âme, grimpe à l'arbre Cosmique vers le ciel (Chanson du Graal, ou scène de l'église de Hattstatt) ; la chasse à l'oiseau peut être interprétée comme l'image de l'âme chassée par le malin. Le linteau répond au tympan en narrant l'histoire du paradis terrestre : c'est l'histoire d'Adam et d'Eve se déroulant sans discontinuer de la création de la femme à l'expulsion du paradis, ponctuée par le thème de l'arbre de vie. La présence de cette scène n'a rien d'insolite si l'on songe que le vestibule du sanctuaire était en général destiné aux pénitents.

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