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La chapelle Sainte-Marguerite d'Epfig

Page mise à jour le 06/06/2014

Chapelle Sainte-Marguerite : partie sud Chapelle Sainte-Marguerite : galerie sud et clocher Chapelle Sainte-Marguerite : plan Chapelle Sainte-Marguerite : galerie sud - arcature à cinq baies et arcade d'entrée
Chapelle Sainte-Marguerite : galerie - angle sud-ouest Chapelle Sainte-Marguerite : galerie sud Chapelle Sainte-Marguerite : galerie sud - colonnes Chapelle Sainte-Marguerite : croisée du ogives et bras sud du transept
Chapelle Sainte-Marguerite : bras sud du transept - voûte en berceau décorée de fausses ogives Chapelle Sainte-Marguerite : bras nord du transept - voûte en berceau décorée de fausses ogives Chapelle Sainte-Marguerite : croisée et nef voûtée en plein cintre Chapelle Sainte-Marguerite : chœur

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Au Moyen Âge, Epfig était avoisiné de deux hameaux : Gallwiller et Sainte-Marguerite. La chapelle de Saint-Gall est aujourd’hui détruite, mais Sainte-Marguerite est restée intacte.


DESCRIPTION


De l'extérieur, on a l'impression que tout s'ordonne autour de la massive tour carrée sise au point de rencontre de quatre ailes recouvertes d'une toiture de même développement et de même hauteur. En fait l'aile occidentale est plus large et plus longue : c'est une vraie nef, et il ne s'agit pas en conséquence d'un plan centré. L’ensemble est couvert de berceaux plein cintre hormis le carré du transept voûté d'ogives, la voûte de la nef étant légèrement plus haute.

Cette chapelle est une espèce de compromis entre le plan basilical et le plan centré. C'est la nef qui a conservé l'aspect originel, car il y eut bien des rajouts : baies à remplage flamboyant sur les croisillons (1516), chapelle carrée voûtée d'ogives (datée de 1516 sur la clé de voûte) à l'aisselle du choeur et du croisillon sud, ossuaire accolé au mur nord, de date indéterminée reconstruit à l'identique entre 1872 et 1879 sur des fondations d'origine, importante restauration de l'ensemble durant la même période…

Le portique datant du XIIè est très intéressant : ses façades sont percée d'arcatures : sur la paroi ouest, arcade d'entrée en plein cintre suivie de deux arcatures jumelées ; sur la paroi sud, arcature de deux baies géminées suivie d'une arcature de cinq baies géminées et grande arcade de passage ; les colonnettes reposent sur une base en forme de chapiteau renversé, leur chapiteau cubique est surmonté d'un tailloir allongé en marteau et profilé en console pour rattraper l'épaisseur du mur.

Le clocher est très sobre : ses faces sont percées de petites meurtrières surmontées d'une ouïe géminée dont la colonnette médiane ressemble à celles du portique (il y a des parallèles à Hohatzenheim et à Surbourg).


DATATION ET ORIGINE


Les parties romanes furent édifiées en deux phases : la chapelle cruciforme en premier, le portique par la suite (Mi XIIè) ; la chapelle fut érigée dans le premier quart du XIè. Etait-ce une chapelle de cimetière comme elle l'est aujourd'hui ? Non, car le cimetière d'Epfig qui défraya souvent la chronique militaire se situait plus en hauteur et à aujourd’hui entièrement disparu.

L'oratoire Sainte Marguerite se rattache à l'architecture byzantine d'Asie Mineure. On en trouve des exemples similaires dans les régions soumises à l'influence byzantine : San Zeno de Bardolino en Emilie, Santa Comba de Bande en Galice (IXè), chapelle de Sainte-Croix à Trèves... Elle est aussi assez caractéristique de l’architecture ottonienne dans la région, comme le prouvent la tétraconque d’Avolsheim et l’octogone d’Ottmarsheim.

Quant à la galerie porche, elle constitue un élément rare : on la trouve surtout en Espagne (Ségovie-Silos) ou en Poitou ; elle est sans doute d'origine islamique, du moins pour la Castille. Pour Epfig, on ne peut cependant rien affirmer.

Commentaire des illustrations par Marie-Georges Brun.