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Saint-Léger de Murbach : plan.
Document Georges Brun
A en juger par le chevet et le transept conservés, l’abbatiale devait être, dans ce vallon sauvage, une impressionnante bâtisse.
La nef était percée de 9 fenêtres, les bas-côtés de 6 et chaque bas côté avait une issue latérale. La façade occidentale devait reproduire la coupe de la nef : six fenêtres sur deux étages avec décor de lésènes et de bandes lombardes. Le fait que la nef possède plus de fenêtres que les bas-côtés prouve qu'elle était couverte d'un plafond en charpente. Cette nef de 20m de haut sur 8,65m de large (rapport de 1 à 2,3) approche des dimensions du dôme impérial de Spire dont le plafond charpenté s'élevait à 27,30m pour une largeur de 11m (rapport de 1 à 2,48). L’ensemble nef-chœur devait mesurer entre 50 et 55 mètres.
Selon Kautzsch, chœur et transepts furent érigés de 1122 à 1134. E. Fels situe l'œuvre entre 1155 et 1175. Les déductions historiques sont contradictoires et il faut faire appel à l'archéologie.
L'influence de Murbach est indéniable à Marbach (Porche 1150), Gueberschwihr, Lautenbach, Rosheim (av.1150). Les ogives lombardes de Murbach d'origine italienne (Saint-Ambroise de Milan, 1128, Dôme de Novare 1132) sont cependant antérieures à celles de Sainte-Marie d'Utrecht (1150), de Spire ou Maastricht (1159). Murbach fut donc érigé sous l'abbé Berthold, au second quart du XIIè (1134-1150).