Retour à Humanisme rhénan
Saint-Léger de Murbach : de gauche à droite : élévation du chœur, chapelle nord du chevet, bras du transept.
Photomontage Georges Brun
A l’intérieur, l’ordonnancement est le suivant : les croisillons du transept se composent de deux travées chacun : une travée carrée qui reliait les bas cotés aux chapelles du chevet, et une travée plus étroite vers l'extérieur ; Les voûtes sont plus basses que celles de la croisée et du chœur. Au bout des croisillons, des escaliers sont aménagés dans l'épaisseur du mur. La voûte de la croisée barlongue est aussi haute que celle du chœur. La croisée et le chœur ne possèdent pas d'étages, alors que les bras du transept et les chapelles sont à étages (présence de deux doubles fenêtres géminées donnant vers des chapelles d'étage formant tribune).
Les voûtes sont pour la plupart soutenues par des croisées d'ogives sur plans carrés et barlongs qui s'appuient sur des formerets plein cintre ou des arcades plein cintre. La retombée des ogives carrées se fait sur de minces colonnettes descendant jusqu'au sol ou s'arrêtant dans le chœur à quelques mètres en dessous de leurs chapiteaux (culots cisterciens). Les chapiteaux cubiques constituent la retombée des ogives, les formerets reposant sur un bandeau richement mouluré reliant chapiteaux et impostes des doubleaux.
Les travées des chapelles du chevet sont voûtées d'arêtes, celles des extrémités des croisillons le sont en berceau. Ces voûtes témoignent de l'habileté et d'une certaine indépendance du maître d'œuvre. Ce sont parmi les plus vieilles du Haut Rhin. L'éclairage se fait par les six fenêtres du chœur plat, une fenêtre à oculus sur les chapelles et une fenêtre coté croisillon.
Près de l'entrée nord se trouve le sarcophage des moines martyrs : c’est une tombe rectangulaire de dalles de pierre à couvercle plat qui présente sur le coté long un entrelacs à quatre médaillons. Les bustes représentés sont les vertus cardinales. Il semble que ce sarcophage renfermant les restes des moines massacrés en 929 fournisse le plus ancien exemple du thème funéraire des « Vertus psychagogues ». L'œuvre, tributaire de l'art byzantin (entrelacs) est de peu postérieure à la mort des moines (Tresses anguleuses).