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Saint-Léger de Murbach : l’abbatiale Saint-Léger en 1764, au moment de sa dissolution.
Photo Marie-Georges Brun
Sur ce document la nef est déjà détruite. Cette destruction fut longtemps attribuée au Suédois qui dévastèrent la Haute Alsace, pays catholique, lors de la guerre de Trente Ans, spécialement durant les années 1632-1634.
En réalité, ce sont les religieux eux-mêmes qui l'ont démolie : en 1725 l'abbaye est réorganisée ; et l'archiprêtre Pierre Bastucus est chargé de l'œuvre de modernisation. L'ancien cloître est détruit et une nouvelle et imposante bâtisse est érigée au sud-ouest de l'abbatiale (1728-1735). Le 5 août 1738 est posée la première pierre de la nouvelle abbatiale, à l’ouest de l’ancienne, que Bastucus voulait grandiose. Aussi la vénérable nef romane est démolie, sans doute pour servir de matériau à la nouvelle. Mais l’année suivante, le chapitre décide de s’établir à Guebwiller et l’œuvre à peine entreprise est stoppée net. Avec les pierres de la nef détruite sera construit en 1768 le presbytère de Lautenbach-Zell. Les tours du transept sont étayées par de massifs contreforts coté ouest.
La sécularisation officielle de l’abbaye par le pape Clément III à lieu et 1759, et le site, définitivement abandonné en 1764, tombe dans l’oubli…
Le document montre les nouveaux bâtiments abbatiaux érigés au sud-ouest de l’abbatiale. A droite, sur le sommet, l’emplacement du château de Hugstein, qui défendait l’abbaye au Moyen-âge.