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Mont-Sainte-Odile : chapiteau central de la chapelle de la Croix.
Photo Georges Brun
Située entre le chœur de l'abbatiale et la chapelle funéraire d'Odile, la chapelle de la Croix est sans doute réalisée à la fin du XIè siècle. Resserrée entre deux sanctuaires, elle offre un plan irrégulier. L'espace trop large est subdivisé en quatre travées par une colonne centrale, et dans un réduit contigu à la chapelle saint Jean un escalier menait au Mont des Oliviers, salle d'étage de mêmes dimensions. Les arcs doubleaux reposent sur la colonne centrale et sur des colonnes engagées dans des dosserets recevant la retombée des voûtes et des arcs formerets. Coté est, chaque travée prend le jour par deux baies plein cintre; sur la face nord le mur était primitivement percé d'une petite porte.
Les éléments porteurs et structurels sont en grès des Vosges. Le profil des impostes reproduit en le renversant celui des bases. La sculpture se concentre sur le chapiteau central : têtes barbues et moustachues aux angles, reliées par des enroulements de rinceaux à palmettes. Ces têtes correspondent à d'étranges paires de mains émergeant du sol aux quatre coins de la base : elles évoquent sans doute la force de soutien personnifié par les atlantes...
La destination de la chapelle est inconnue, quoiqu'elle relève des chapelles palatiales et des oratoires privés. C’est dans cette chapelle que fut déposé en 1936 le sarcophage attribué à Adalric et à son épouse Bereswinde, utilisé aujourd’hui comme autel, travail remontant probablement au IXè siècle.