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Maquette de l’église du couvent des Dominicains de Strasbourg
Valérie Gobin et Maurice Frey. Maquette en plâtre peint, 1997. Strasbourg, Musée historique de la Ville. Photo Pierre Kessler - CRDP d'Alsace
Maquette de l'église avant l’installation de la Bibliothèque de la Ville dans le chœur en 1835.
Peu après la mort de saint Dominique (1175-1221), les frères prêcheurs, communément appelés les Dominicains, s'installent à Strasbourg, en 1224. Après avoir résidé dans le Finkwiller, les frères s'établissent, en 1248, au centre de la cité strasbourgeoise non loin de la cathédrale, sur le site actuel du Temple-Neuf et du Collège Jean Sturm. De 1254 à 1345, ils agrandissent une petite chapelle placée sous le patronage de saint Barthélemy, le saint protecteur de la corporation des tanneurs. Avec sa nef à deux vaisseaux - type architectural très rare - et son chœur ajouré de onze fenêtres hautes, l'Église Saint-Barthélemy est l’une des plus grandes églises de Strasbourg.
En 1538, suite à l’institution de la Réforme à Strasbourg, le couvent des frères dominicains est transformé en Haute École. L'usage du choeur de l'Église est alors cédé aux Réformés français entre 1538 et 1577. La nef sert de magasin de vivre et de munitions. À partir de 1681 l'Église devient la première église paroissiale de la Confession d'Augsbourg. Transformée en magasin de blé en 1793, elle est à nouveau ouverte au culte en juillet 1795, puis communément appelée le Temple-Neuf.
En 1835, avant que le choeur ne soit divisé en trois étages pour abriter la Bibliothèque de la Ville et un musée d'antiquités locales, les vitraux des fenêtres hautes sont déposés et acquis par l'Oeuvre Notre-Dame. Remontés à la cathédrale, notamment dans la chapelle Saint-Laurent, ces 240 panneaux de vitrail sont, avec la tombe de Jean Tauler (1300-1361), les seuls vestiges du bâtiment détruit lors du désastre de la nuit du 23 au 24 août 1870. L’édifice est reconstruit en 1876 dans un style néo-roman par l'architecte Emile Salomon.