Le Haut-Koenigsbourg :
Les restaurations

La restauration du Haut-Koenigsbourg suscita une vague de critiques, dont la plupart n’étaient pas guidées par des motifs scientifiques… Le temps de la restauration correspond en effet à une crispation générale qui touche toute l’Europe : les rivalités coloniales et maritimes, la domination économique de l’Allemagne, la question des Balkans, la course aux armements mettent en branle les futures alliances qui déclencheront la Grande Guerre… L’affaire d’Agadir (1904-1905) cristallise les rivalités entre la France et le Reich... En Alsace l’opinion bascule peu à peu vers la France…

Aussi, de polémistes et militants s’en prennent à ce symbole que devient le Haut-Koenigsbourg, œuvre voulue par le Kaiser ; au premier rang des pourfendeurs, Jean-Jacques Waltz, dit Hansi, qui, dans ses caricatures, n’y va pas de main morte. Plus subtil, son ami Henri Zislin crée, en 1906, cette caricature Hoh-Knigsburg Anno 1906 (60,9 x 42,4cm) éditée à Mulhouse par Charles Bany (1906), où il met en scène l’Architecte Bodo Ebhardt qui apostrophe un chevalier fantôme en armure du Moyen Âge en lui disant : À partir de maintenant, cher fantôme, tu apparaîtras dans notre château uniquement dans cette armure, l’unique et authentique d’après nos recherches !, l’armure en question étant le casque à pointe, l’épée des Hohenzollern à pommeau en tête d’aigle et les bottes prussiennes à éperons, tenue qu’aimait à porter Guillaume II…