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Panorama des châteaux
en Alsace

Morimont

Morimont
Photo Marie-Georges Brun

Le Morimont-Moersperg tire son nom d’une famille de Porrentruy qui s’installe sans doute au XIIe siècle sur des terres qu’elle défriche. Le premier château pourrait être l'une de ces Rodungsburg, place forte édifiée sur des essarts. Au cours du XIIIe siècle, le lieu passe sous la suzeraineté des comtes de Ferrette et le château est mentionné pour la première fois en 1271, lorsque les comtes cèdent leurs possessions à l'évêque de Bâle, qui les leur rend sous forme de fief-oblat.

Le château passe aux Habsbourg en 1324 et est ravagé par le tremblement de terre de Bâle en 1356. En 1444, Pierre de Morimont, vassal des Habsbourg, s’allie aux Armagnacs du dauphin Louis, qui tente de mettre les Confédérés et Bâle à raison. Mais les Confédérés repoussent les envahisseurs et, en 1445, s’attaquent au château, qui est partiellement détruit. Nouvelle attaque des Suisses en 1448, et nouvelle destruction. Le château est relevé par Gaspard de Morimont qui l’adapte à l’artillerie sur la frontière séparant les territoires des Habsbourg de ceux des Confédérés. Ces travaux durent plus de trente ans, alors même que le conflit perd de son intensité.

En 1582, Jérôme de Morimont vend la seigneurie pour cause de dettes et de conversion au protestantisme aux Ortenberg-Salamanca, nobles espagnols au service des Habsbourg. Mis à mal par les Suédois en 1632, il est incendié par les Français en 1637. Devenu bien français, il est donné par Louis XIV aux Vignacourt, déclaré bien national en 1792 et racheté par Joseph Bruat, juge à Altkirch, puis par le Genevois Aaron Meyer et, enfin, par la famille Veillard. En dépit des travaux de restauration, la ruine continue malheureusement à se dégrader.

Le Morimont conserve de médiéval les reste du donjon et de la chapelle ; de la Renaissance, il garde les sept tours-bastions cylindriques ainsi qu’une énorme cave voûtée (50m de long, 3,6m de haut et 7,5m de large) et un puits protégé par un tour sur le front ouest. L’ensemble est de facture plus française que germanique, et d’aucuns comparent le château à Pierrefonds, reconstitué par Viollet-le-Duc pour le compte de Napoléon III.

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