Panorama des châteaux
en Alsace

Construit sur un escarpement rocheux de 414m d'altitude, le majestueux château de Lichtenberg a une histoire tourmentée, comme le montre son architecture, d’une grande diversité. Le château médiéval est construit au début du XIIIe siècle par les Lichtenberg, vassaux des Staufen et de l’évêque de Metz. Mais autour de 1245, Louis de Lichtenberg, par ailleurs avoué de l’abbaye de Neuwiller, abandonne les Hohenstaufen et se range du côté de l’évêque de Strasbourg et tente de s’emparer des biens de l’abbaye de Neuwiller. Mis à raison par l’évêque de Metz, la famille devient très influente à Strasbourg au point de donner trois évêques à la ville, dont le célèbre Conrad de Lichtenberg (1263-1299), qui modifie substantiellement le château familial. Son frère Frédéric, lui aussi évêque de Strasbourg (1299-1305), crée au pied du château une ville. Jean, troisième évêque (1353-1365), rachète le titre de Landgrave de Basse-Alsace. Durant ce XIVe siècle, le château devient copropriété de diverses branches de la famille et de nombreuses paix castrales tentent d’imposer une certaine harmonie entre elles.

En 1480 s’éteint le dernier Lichtenberg, Jacques. Deux lignées cousines se partagent alors le château : les Hanau et les Deux-Ponts Bitche. À la disparition de ces derniers, en 1570, l’ensemble des biens revient aux Hanau-Lichtenberg. Philippe IV de Hanau-Lichtenberg fait construire la partie Renaissance du château et confie à l'architecte strasbourgeois Daniel Specklin le soin de remodeler militairement le site. Du château médiéval, seul le donjon survit. Relativement épargné lors de la guerre de Trente Ans (1618-1648), le fort est occupé par les Impériaux lors de la guerre de Hollande (1672-1678). La forteresse est prise par le maréchal de Créqui en octobre 1678. Position française désormais stratégique, le Lichtenberg est intégré au système défensif du royaume par Vauban à partir de 1682 et Tarade entre 1703 et 1705.

En 1736, à la mort du dernier Hanau-Lichtenberg, le comté passe aux Hesse-Darmstadt jusqu'à la Révolution. En 1870, les troupes du Prince de Wurtemberg bombardent et incendient le site avant de l’abandonner. Les ruines sont classées aux Monuments Historiques en 1878.