Panorama des châteaux
en Alsace

Situé à flanc de montagne entre le Mont-Sainte-Odile et le Hohwald, au bout d’une crête à 675m d’altitude, le Birkenfels est une création de l’évêque de Strasbourg, Henri de Stahleck. Celui-ci profite, en 1246, de l’effondrement du pouvoir de Frédéric II Hohenstaufen pour s'emparer de la ville impériale d'Obernai et faire construire par les Beger et les Kagen, ses familles vassales, deux châteaux dans le massif forestier de la ville : Kagenfels et Birkenfels. Les travaux du Birkenfels débutent vers 1260, sous la direction de Burkhardt Beger.

Mais en 1273 Rodolphe de Habsbourg, arrivé au trône, exige que tous les biens impériaux spoliés durant l’Interrègne soient rendus à la couronne. Un arrangement est trouvé en 1289 : le château est restitué à la ville d’Obernai rétablie dans ses droits de ville impériale, mais reste inféodé à Burckard Berger. Ceci n’empêche pas de nombreuses querelles entre les Beger et la ville durant tout le XIVe siècle, d’autant que la famille devient assez puissante et prétentieuse, n’hésitant pas à donner dans le piratage depuis son autre château de Schwartzenbourg dans la vallée de Munster. La famille est puissante au début du XVe siècle avec Caspar Beger, bailli impérial de Kaysersberg qui reçoit de l’empereur la moitié du château de Hagelschloss. Mais la lignée s’éteint en 1532 avec la mort de Mathias der Unsinnige. Charles Quint transmet alors les biens des Berger à son vice-chancelier Mathias Held qui les revend, cinq années plus tard, à Conrad Joham, bourgeois de Strasbourg, qui s’intitule de Mundolsheim. Les Joham de Mundolsheim conservent le château jusqu’à la Révolution, mais il semble qu’il ait été abandonné puis incendié assez rapidement en ce début du XVIe siècle. Il sert de carrière aux habitants de la région. À la Révolution, le château et les terres qui l’entourent deviennent propriété de la ville d’Obernai.

Le Birkenfels se résume en un imposant palas (palais) défendu par un donjon pentagonal avec enceinte et basse-cour, le tout précédé d’un fossé sec taillé dans la roche. Au delà du fossé se dresse la porte d'entrée de la basse-cour. Un châtelet couvrait, au XVe siècle, la porte d'entrée du corps de logis. Il semble dater du début du XVIe siècle. Le rez-de-chaussée du palas servait à la défense (nombreuses archères) et au stockage des vivres et, les deux étages, au logement seigneurial. Le donjon est en pierres à bossages, et son accès se faisait par les combles du palas.