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Ribeauvillé : trois châteaux de Ribeaupierre
Photo Marie-Georges Brun
En haut, l’Altenkastel ; à gauche, le Saint-Ulric ou Grand-Ribeaupierre ; à droite, le Girsberg.
Ratbaldo Vilare est, au VIIIe siècle, une villa mérovingienne. Passé aux comtes d’Eguisheim au Xe siècle, il devient terre d’Empire, qu’Henri IV donne à l’évêque de Bâle en 1084. Celui-ci le transmet en fief à une famille noble suisse d’Urslingen qui se baptise Von Rappolstein (de Ribeaupierre). C’est le départ d’une brillante et puissante lignée qui commence à s’imposer en résistant, dès le XIIIe siècle, aux visées des Habsbourg : assiégé deux fois, leur château résiste. Mieux : la ville aux pieds du burg se développe et devient une vraie place forte avec ses trois quartiers : l’Alte Stadt, l’Unterstadt et la Neustadt, ensemble ceint de remparts dès 1298. En 1287 apparaît le premier des grands Ribeaupierre, le turbulent Anselm II. Brunon II, autre personnage turbulent, perd sa fortune et engage la ville basse à Strasbourg en 1388, pour la reprendre trois ans plus tard.
Enclins à de multiples querelles familiales, les Ribeaupierre se ruinent alors que la ville prospère : elle se dote d’une organisation municipale, d’une foire hebdomadaire (1302), du nouveau quartier de la ville haute (1341). Les seigneurs, pour payer leurs dettes, engagent la cité au comte Palatin, à des conseillers de Colmar, à des conseillers de la Cour. Ils abandonnent progressivement leurs châteaux au profit d’une nouvelle demeure castrale édifiée dans la ville même en 1516. Ces châteaux, perchés dans la montagne dominant la ville, sont au nombre de trois : le Haut-Ribeaupierre, le Grand Ribeaupierre (ou Saint-Ulrich) et le Girsberg.