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Obernai : rempart extérieur avec tour à gorge ouverte et fossé
Photo Marie-Georges Brun
Ehinheim-Obernai est connu dès 778 : c’est alors une possession du duc d’Alsace Adalric, de la famille des Etichonides, qui y possède sa résidence, où naîtra sainte-Odile, future abbesse de Hohenbourg. Au XIe siècle, Frédéric le Borgne Hohenstaufen devient avoué de Hohenbourg. Il édifie un nouveau château et une église romane dans la ville. En 1240, l’empereur Frédéric II fait d’Obernai une ville ; l’évêque de Strasbourg tente de s’en emparer durant le Grand Interrègne (1250-1273), mais échoue devant la résistance des habitants. En 1262, Obernai obtient le statut de ville impériale et commence la construction de remparts. Les fortifications sonT achevées en 1291 et sont rapidement doublées, renforcées encore par la construction d’un grand beffroi, le Kappelturm. La ville s’enrichit, particulièrement du commerce du vin et, en 1354, adhère à la Décapole. Elle résiste aux Armagnacs en 1445, écarte les nobles du gouvernement de la cité en 1459, échappe aux Rustauds en 1525, mais se déchire lors des querelles religieuses sans pour autant s’appauvrir, au contraire. Elle n’échappe pas cependant à la catastrophe des guerres de Trente ans (1618-1648) et de Hollande (1672-1678) : pillée dès 1622 par les reitres de Mansfeld, elle subit un nouveau sac dix ans plus tard par les Suédois de Horn. Suivent les Impériaux et les Français. C’est une cité ruinée qui entre dans le giron français en 1648. Le XVIIIe siècle est le siècle du renouveau.
Obernai est une ville dès 1240, mais ses enceintes ne sont construites que plus tard, entre 1262 et 1282. En fait, trois systèmes de fortifications l'entourent : une double enceinte autour de la vieille ville (la seconde datant du XIVe), une enceinte autour du Faubourg et une enceinte autour du Selhof (cour domaniale et cour de justice de l’abbaye de Hohenbourg). L’enceinte intérieure de la vieille ville, d’une longueur de 1 400 mètres, est garnie d’une vingtaine de tours et de quatre portes. L’enceinte extérieure comporte une douzaine de tours et quatre portes, alignées sur celles de l’enceinte intérieure. À la fin du XVIe siècle, le rempart extérieur est armé d’une quarantaine de bouches à feu et plusieurs bastions sont construits.