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Cernay : Porte haute
Edition Elsass Druckerei, Strassburg,1899. - Voir notice originale BNUS
La première mention de Cernay, alors nommée Sennenheim, remonte à une charte de 1145 par laquelle Frédéric Ier de Ferrette donne des vignes situées en ce lieu à son prieuré de Feldbach. C’est alors un petit village possédant un cimetière fortifié. En 1251, une autre charte désigne la cite comme villa de Sereny, village non fortifié. Mais vingt ans plus tard, lorsqu’Ulrich vend le comté à l’évêque de Bâle, Cernay est désigné comme oppidum (place forte). Le village a donc été transformé en ville avec remparts, probablement en 1268, par le même Ulrich II : l’ouverture du col du Saint-Gothard confère en effet à la vallée de la Thur une grande importance et il est nécessaire d’en contrôler le débouché menant aussi bien à Bâle, Belfort et Colmar. Ainsi, avec la ville de Thann voisine, Cernay constitue pour les comtes un excellent verrou stratégique.
Passée par héritage aux Habsbourg, la cité, important centre commercial grâce à son marché bovin réputé (Ochsenfeld), véritable nœud de communication et donc très exposée, subit toutes les invasions et guerres qui secouent la région : Grandes compagnies d’Arnaud de Cervole dans son improbable croisade de 1365, Anglais d'Enguerrand de Coucy qui s’en vient réclamer un vague héritage des comtes de Ferrette entre 1375 et 1377, Armagnacs du dauphin Louis de France en 1444-1445, auxquels elle résiste victorieusement, Rustauds du Sundgau en 1525…