Cités-jardins et cités ouvrières

La cité-jardin de Colmar s’étend entre la rue des trois châteaux, la rue Stoeber, la rue du Hohnack et la route de Wintzenheim.

Sa construction est envisagée dès 1924 mais les travaux s'étendent entre 1927 et 1930. Le programme architectural est conçu par Frédéric Walther, architecte en chef de la Ville. La cité-jardin comporte 349 logements, dans 61 bâtiments et sur 815 ares, situés à la périphérie sud-ouest du centre-ville.

Le conseil municipal de Colmar souhaitait lutter contre la pénurie de logements qui frappait la ville depuis la fin de la première guerre mondiale et offrir aux nouveaux ménages et aux ménages récemment installés des logements plus salubres que ceux situés dans le centre historique.

Ces nouveaux logements sociaux sont gérés par l’Office Public d’Habitations à Bon Marché de Colmar (les OPHBM sont créés par la loi française de 1912 qui est étendue à l’Alsace après la Grande Guerre). La création de cette cité-jardin s’inscrit dans le socialisme municipal dont le modèle alsacien était alors le maire de Strasbourg, Jacques Peirotes. Chaque logement a accès à un jardin.

La cité a été l’objet d’un programme de rénovation en 1984. Pour en savoir plus, se reporter au mémoire de maîtrise de Laurent Bonnet, La cité jardins, route de Wintzenheim à Colmar. Naissance d’une cité HBM 1927-1930, dirigé par J.-L. Pinol (1992-1993).

[Malgré] les nombreux logements construits ces dernières années par la ville de Colmar et par l’Office public H.B.M. ainsi que par le capital privé, la crise du logement se trouve à peine atténué et continue de sévir et de peser lourdement sur la classe peu fortunée. Un grand nombre de logements insalubres en ville, foyers de maladie et de dépérissement moral, sont encore habités et près de 400 personnes logent encore aujourd’hui dans les baraques en bois de l’avenue de la Liberté. (...) [L]’Office public H.B.M. de la ville de Colmar se voit devant la nécessité de réaliser d’urgence son grand projet de cité-jardins route de Wintzenheim, qui a fait l’objet d’un concours public, il y a deux ans. Cette cité comprendra 58 bâtiments dont 46 avec 227 logements individuels et 12 bâtiments avec 100 logements à étages. (...) (Séance du Conseil municipal de Colmar du 4 février 1926, citée dans Laurent Bonnet, op. cit.).