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Cités-jardins et cités ouvrières

Page mise à jour le 14/05/2012

Mulhouse : cité-ouvrière Mulhouse : cité ouvrière - vue générale de 1860 ? Mulhouse : cité ouvrière - plan de 1860 ? Mulhouse : cité ouvrière - vue générale de 1906
Mulhouse : cité ouvrière - vue aérienne des jardins Mulhouse : cité ouvrière - vue aérienne de l'Ouest de la cité Mulhouse : cité ouvrière - grilles de clôture et jardin d'agrément Strasbourg : cité-jardin du Stockfeld - plan projet de 1910
Strasbourg : cité-jardin du Stockfeld - jardins Strasbourg : cité-jardin du Stockfeld - premiers occupants vers 1910 Strasbourg : cité-jardin du Stockfeld - habitation en carré Strasbourg : cité-jardin du Stockfeld - détail d'une cour de jardin

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Les documents de cet album sont classés dans l’ordre chronologique de construction des cités : la cité ouvrière de Mulhouse (1854-1856), la cité-jardin du Stockfeld (1910), les cités ouvrières du bassin potassique avec l’exemple de Wittelsheim (entre-deux-guerres), la cité jardin Ungemach à Strasbourg (1923), et enfin la cité-jardin de la route de Wintzenheim à Colmar (1927-1930).

Dans les cités ouvrières construites par les industriels de la potasse ou du textile pour loger et stabiliser leurs salariés, comme celle de Mulhouse ou de Wittelsheim, les maisons comportent déjà un jardin dans lequel l’ouvrier peut aménager un petit potager. À Mulhouse, le jardin est situé à l’avant de la maison et les maisons sont accolées en bandes ou au carré mulhousien, c’est-à-dire que quatre maisons forment un bloc entouré par des jardins. Dans le bassin potassique, au contraire, les maisons sont isolées dans leur jardin et éloignées volontairement les unes des autres. La Nef des sciences propose, à ce titre, une brochure intitulée Pays’âges industriels dans le Pays de la Région mulhousienne, où l'on peut trouver de nombreux renseignements sur les cités ouvrières de Mulhouse et des mines de potasse, ainsi que sur les jardins mulhousiens.

Une cité-jardin est un lotissement concerté, où les habitations et la voirie s'intègrent aux espaces verts publics ou privés, et destiné généralement en France à un usage social (Source : Base Mérimée). La cité-jardin n’est pas liée à l’industrie, comme les cités ouvrières, mais elle peut être d’initiative publique ou privée. Les jardins et les aménagements paysagers font partie d’un projet global. Les premières cités-jardins apparaissent en Angleterre à la fin du XIXe siècle. Cette nouvelle conception urbaine est théorisée par l’anglais Ebenezer Howard dans son ouvrage Garden Cities of Tomorow (1898-1902). Dès 1898, la Société des cités jardins voit le jour et la première cité-jardin est construite par l’architecte Raymond Unwin à Letchworth, près de Londres, à partir de 1904. S’inspirant du modèle britannique, un groupe d’intellectuels allemands fonde, en 1902, la Deutsche Gartenstadtgesellschaft. La première cité-jardin est finalement aménagée sur le continent à l’initiative de l’industriel du meuble Karl Schmidt, en 1909, à Hellerau, dans la banlieue de Dresde.

La même année est lancé à Strasbourg un concours de cité-jardin, afin de reloger les habitants expulsés suite aux travaux de la Grande Percée dans les quartiers insalubres du centre-ville historique. La cité-jardin du Stockfeld est ainsi construite sur les plans de l’architecte Edouard Schimpf, entre 1910 et 1912. La cité-jardin voulue par l’industriel Léon Ungemach est, quant à elle, édifiée au nord de Strasbourg, dans le quartier du Wacken, entre 1923 et 1929. Cet album évoque enfin la cité-jardin construite à Colmar, route de Wintzenheim, entre 1927 et 1930.

Commentaire des illustrations par Christelle Strub.