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Strasbourg : port du Rhin - conteneurs
Photo Jean-Claude Spielmann. Avec l'aimable autorisation du port autonome de Strasbourg - Voir géolocalisation
Le Port Autonome de Strasbourg exploite deux terminaux de conteneurs, l’un dans la partie sud et l’autre dans la partie nord de la zone portuaire strasbourgeoise. Le terminal Sud mis en service en 1969 est aujourd’hui saturé et n’est plus en mesure de répondre à l’accroissement du trafic. Un nouveau terminal d’une superficie de 8 ha a été aménagé dans le bassin du Commerce. Il est entré en service en 2004. Le terminal est équipé de deux portiques de manutention pour le chargement et le déchargement des porte-conteneurs qui assurent les liaisons entre les ports du Rhin supérieur et les ports maritimes de Rotterdam et d’Anvers. Les bateaux utilisés pour le transport fluvial sont des automoteurs rhénans et des barges poussées avec une bonne capacité de charge. Le port est également équipé d’aires de stockage au sol et de chariots élévateurs pour le chargement des trains et des camions. Le grand portique métallique qu’on voit sur la photo permet de déplacer 25 boîtes par heure et sa portée au-dessus du bassin de traiter deux navires amarrés côte-à-côte. Le terminal est multimodal. Il utilise le réseau ferroviaire du Port du Rhin et dispose d’un bon accès aux autoroutes françaises et allemandes toutes proches. Il permet de recevoir et d’expédier des conteneurs en utilisant de façon combinée les trois modes de transport.
Le conteneur est une grosse boîte métallique servant à transporter sur de longues distances toutes sortes de marchandises qui ne sont ni en vrac comme le gravier ou les céréales, ni liquides comme les hydrocarbures. Leur structure rigide permet de les empiler en couches successives comme on le voit sur la photo. Elles ont la même largeur, la même hauteur et existent en deux longueurs de 20 et 40 pieds. Le conteneur de 20 pieds sert d’unité de mesure du trafic (1boîte=1 EVP, Equivalent Vingt Pieds). Le terminal fait partie d’une chaîne logistique complexe comprenant les chargeurs propriétaires des marchandises transportées, les compagnies maritimes établies dans les grands ports et propriétaires des conteneurs, les transitaires qui organisent le transport pour le compte d’un chargeur client et tous les opérateurs de transports qui assurent l’acheminement des marchandises. La chaîne fonctionne à l’import comme à l’export.
En 2011, le trafic conteneurs du port de Strasbourg s’est élevé à 385 211 EVP tous modes de transports confondus. C’est à peine 10% de tout le trafic portuaire mais il est en forte croissance et son développement est un pas vers la modernité des échanges. La part du fleuve dans ce trafic est de 30%, celle du rail de 14% et celle de la route qui détient la part la plus importante de 56%. Notons que 4 conteneurs sur 10 circulent à vide. Le port de Strasbourg est le plus important terminal du Rhin supérieur, loin devant Les ports de Bâle et Mulhouse-Ottmarsheim dont le trafic est de l’ordre de 100 000 EVP. Les liaisons directes avec les grands ports maritimes sont essentielles. Des navettes ferroviaires et fluviales relient plusieurs fois par semaine Strasbourg à Rotterdam, Anvers et Zeebruge ainsi que Le Havre par chemin de fer.
Une étude récente (ADEUS « L’activité conteneur du port de Strasbourg » Les notes de l’ADEUS n°54 Oct.2011) souligne que l’activité conteneur du port de Strasbourg s’appuie principalement sur le marché régional. 90% de l’activité de ramassage et de livraison s’effectuent dans un rayon de 100 km. Elle souligne également que l’activité conteneur reflète les exportations alsaciennes. A l’export, on trouve les biens manufacturés, les produits agro-alimentaires, le papier-carton, le matériel électrique et l’acier. A l’import, des articles manufacturés en provenance de Chine et d’Asie ainsi que des textiles en provenance d’autres pays à bas coût salarial. Le développement de l’activité conteneur dans les années à venir dépendra du renforcement de l’inter-modalité, notamment entre le fleuve et le rail, de l’accessibilité routière du terminal, du dynamisme économique de l’hinterland régional et des services logistiques ou de réparation présents sur place. Les évaluations prospectives envisagent un trafic de l’ordre de 600 000 EVP en 2020.