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Les industries

Un grand établissement industriel de réparation des rames TGV : les ateliers SNCF de Bischheim

Un grand établissement industriel de réparation des rames TGV : les ateliers SNCF de Bischheim
Photo Patrick Bantzhaff

La commune de Bischheim compte aujourd’hui près de 18 000 habitants. Elle forme avec Schiltigheim et Hoenheim la banlieue nord de l’agglomération strasbourgeoise. Il s’agit d’une banlieue ancienne proche de Strasbourg dont l’essor à la fin du 19° siècle est lié à l’industrie et au chemin de fer, notamment à Bischheim où sont implantés en 1879 des ateliers de réparation de matériel ferroviaire et en 1906 le dépôt et la gare de triage de Hausbergen. Ces activités contribuent à l’essor de la cité qui attire de nombreux ouvriers et voit sa population augmenter rapidement. Implantés le long de la ligne de chemin de fer de Strasbourg à Lauterbourg, les ateliers s’étendent sur 22 ha situés en grande partie sur la commune de Bischheim. Après les locomotives à vapeur, les wagons de voyageurs, les autorails et les turbotrains, les ateliers devenus Etablissement de maintenance du matériel puis Technicentre SNCF, s’occupent aujourd’hui de l’entretien des rames TGV Sud Est et Atlantique. On aperçoit sur la photo, sur une voie de garage, une rame entière composée de dix voitures et deux motrices aux couleurs bleu et blanc du TGV Atlantique.

Bischheim est le plus ancien centre de maintenance TGV de la SNCF. Comptant plus de 1000 salariés, il a pour mission d’assurer l’entretien lourd des rames à grande vitesse et la réparation de pièces complètes comme les boggies ou les portes automatiques. C’est de ces ateliers qu’est sortie en 1972 la première rame expérimentale du TGV dont la motrice à la livrée orange est exposée telle une relique au bord de l’autoroute de l’Est à l’entrée de la commune. Les ateliers reçoivent chaque année entre 15 et 20 rames en rénovation lourde et une dizaine en rénovation légère. Les rames sont démontées et les différentes parties mécaniques vérifiées. Les circuits, les commandes et le fonctionnement des moteurs sont également testés. Moteurs de traction, amortisseurs et essieux sont confiés à des ateliers spécialisés.

La photo montre plusieurs halls de réparation et d’essais pouvant recevoir une rame TGV entière. Lors de leur implantation les ateliers de chemin de fer étaient à l’extérieur du vieux centre de Bischheim situé plus à l’est le long de la route de Bischwiller. L’urbanisation a rapidement comblé le vide qui les séparait du bourg mais comme on le voit sur la photo la voie ferrée a constitué une limite à la croissance spatiale. Quelques lotissements ont été construits au-delà sur la commune voisine de Hoenheim, des jardins familiaux sont visibles le long de la ligne de chemin de fer, mais cette partie du territoire de Bischheim comprise entre la voie ferrée et la route de Brumath est peu urbanisée. La commune y a installé un cimetière, des serres communales et des jardins familiaux. Les autres terrains sont des terres de culture non-constructibles dans le plan d’occupation des sols (POS). Elles ne forment pas une aire très étendue comme pourrait le faire croire la photo, mais la municipalité les a mises en réserve car les terrains disponibles sont devenus rares dans la commune. Un projet de zone verte est à l’étude avec Hoenheim.

Dans ces anciennes banlieues proches de Strasbourg, ce sont les axes de circulation partant en étoile de la ville qui ont orienté la croissance urbaine et structuré l’espace urbain. L’urbanisation s’est diffusée le long des routes d’accès à Strasbourg selon une direction méridienne alors que les territoires communaux s’allongent d’est en ouest de l’Ill au rebord du Kochersberg. Les branches de l’étoile formées par les infrastructures de communication constituent, comme ici sur la photo, des obstacles qu’il faut franchir par des ponts rendant la circulation est-ouest malaisée. A Bischheim pour traverser la commune d’est en ouest, il faut franchir le canal de la Marne-au-Rhin, traverser la route de Bischwiller et la voie ferrée de Lauterbourg, croiser la route de Brumath et enfin passer sur l’autoroute A4 et la gare de triage de Hausbergen. La circulation est-ouest est une des questions posées dans le cadre du PLU (Plan local d’urbanisme) actuellement en discussion à Bischheim.

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