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Ribeauvillé : au pied des ruines du Girsberg, les collines sous-vosgiennes et la plaine d’Alsace
Photo Alain Rueff - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée
La Route du Vin est un des principaux itinéraires touristiques de la région. En nombre de nuitées, le vignoble représentait, en 2007, 19% de la fréquentation touristique régionale, contre 35% pour Strasbourg et 11% pour le massif vosgien. Sur cet itinéraire touristique long de 170 km, entre Thann au sud et Marlenheim au nord, la petite ville de Ribeauvillé est une étape très fréquentée. Son attractivité est liée à plusieurs facteurs : la beauté des paysages, un remarquable patrimoine architectural, un vignoble réputé et deux grands crus AOC, une bonne capacité d’accueil en hôtels et restaurants et de nombreuses animations, notamment en été lorsque la fréquentation est la plus élevée. La cité tire aussi profit de la proximité du château du Haut-Koenigsbourg qui fait plus de 500 000 entrées annuelles, et de deux autres villes également très touristiques, Riquewihr et Kaysersberg.
De nombreux châteaux-forts en ruine jalonnent la Route du Vin et leurs silhouettes font partie intégrante du paysage du vignoble. L’Alsace est une des régions européennes qui en compte le plus. On en recense près de 150 dont les ruines sont encore visibles aujourd’hui, principalement en position élevée le long des Vosges. Ce sont des châteaux de montagne de taille plus réduite que ceux de la plaine mais leurs vestiges en pierres sont beaucoup mieux conservés. Ils répondaient à des fonctions militaires et stratégiques : protection des villages et des biens de l’Eglise, défense d’une ville et contrôle des voies de passage comme ici les trois châteaux de la puissante famille des Ribeaupierre qui se dressent au-dessus de Ribeauvillé.
La photo montre le château du Gisberg édifié au XIIIe s. à proximité du château St-Ulrich dont on voit l’ombre projetée au premier plan. Le Gisberg, perché à 530 m d’altitude, est construit sur un éperon rocheux taillé dans un granite plus résistant que le gneiss encaissant. Les murs d’enceinte en épousent parfaitement l’assise. Il est occupé jusqu’au début du XVIe s., puis abandonné. C’est trois siècles plus tard, à l’époque romantique qu’on redécouvre les Vosges, leurs vallées « sauvages » et leurs ruines pittoresques. Beaucoup sont alors classés comme monuments historiques et protégés. Aujourd’hui, ils font partie du paysage et sont associés dans les dépliants touristiques au vignoble, aux villes et villages des collines sous-vosgiennes. Dans un bon état de conservation et d’un accès aisé grâce à l’entretien et au balisage des sentiers, les trois châteaux de Ribeauvillé sont intégrés dans les circuits de visite de l’office de tourisme local. Depuis les châteaux, la vue sur la plaine d’Alsace est imprenable ! On voit se succéder sur la photo les premières pentes boisées des Vosges, les collines sous-vosgiennes couvertes de vignes autour de Bergheim et la plaine cultivée. Les forêts dans la plaine bordent le cours de l’Ill et prennent davantage d’ampleur dans le massif forestier de l’Illwald un peu avant Sélestat. Au loin, se confondant en partie avec l’horizon, la masse sombre de la Forêt-Noire. Ces paysages, partout reproduits quand on évoque l’Alsace, sont devenus des cartes postales.