Strasbourg : les banlieues

Ancienne brasserie de l’Espérance construite en 1863.

La vue est prise à l’arrière de l’usine Heineken depuis le pont du chemin de fer à Schiltigheim. On aperçoit au premier plan, dans un style alsacien, le poste d’aiguillage de l’usine et au second plan les bâtiments industriels de la brasserie. La salle de brassage datant de 1933, surnommée la cathédrale en raison de ses belles cuves en cuivre en forme de bulbes à demi-enterrés, est masquée sur la photo. On voit au fond, surmontée du drapeau vert de la firme, la tour-réservoir rectangulaire haute de 65m, sorte de château d’eau stockant l’eau pompée dans la nappe phréatique à 63m de profondeur. L’eau est une matière première importante dans la fabrication de la bière, et même si les brasseurs sont parvenus à l’économiser, quatre litres d’eau sont encore nécessaires pour fabriquer un litre de bière. À l’avant de cette tour, la salle des fermenteurs où le brassin est refroidi puis laissé à fermenter pendant une semaine à basse température. La bière est ensuite gardée pendant plusieurs semaines et mise en bouteilles ou en fûts dans le bâtiment d’embouteillage que surmonte l’enseigne Heineken. Les bouteilles et les fûts sont stockés, mis sur des palettes et expédiés par wagons de chemin de fer et surtout par camions.

Le site industriel occupe une superficie de 12 ha au cœur de Schiltigheim. Sa haute cheminée et sa tour-château d’eau sont très présentes dans le paysage urbain de la commune. La fabrication est en grande partie automatisée. L’entreprise emploie 200 personnes au total. Les chaînes de fabrication tournent en continu. 1,8 million hectolitres sont brassés ici chaque année sur les 5 millions hectolitres produits par Heineken France dans ses trois usines de l’Hexagone.

Avec l’usine de Schiltigheim la firme, filiale du groupe hollandais éponyme, possède deux autres usines à Mons-en-Baroeul près de Lille et Marseille. La société possède une quinzaine de marques de bières traditionnelles et spéciales. La consommation de bière par habitant en Europe de l’ouest est en baisse, tout comme celle du vin. La concentration dans le secteur se poursuit, beaucoup d’anciennes brasseries ont dû fermer leurs portes donnant naissance à d’importantes friches industrielles. C’est le cas à Schiltigheim pour les sites Adelshoffen, Schutzenberger et Fischer. Ces deux derniers sites fermés récemment sont encore à l’état de friches alors que le site Adelshoffen, plus ancien, fait l’objet d’une importante opération d’urbanisme. Heineken est la seule brasserie encore en activité à Schiltigheim qui en comptait cinq au début des années soixante justifiant alors son titre de cité des brasseurs.