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Les espaces suburbains

Mundolsheim : périphérie de l’agglomération strasbourgeoise

Mundolsheim : périphérie de l’agglomération strasbourgeoise
Photo Pierre Kessler

Mundolsheim commune de la banlieue pavillonnaire nord de Strasbourg. La photographie est prise du talus qui limite l’ackerland de collines loessiques du Kochersberg (dans le dos du photographe) et la plaine de l’Ill et du Rhin et ses terrasses alluviales du quaternaire récent bien visibles sur la photographie. Le paysage a l’allure d’une véritable marqueterie suburbaine.

Les activités agricoles sont encore bien marquées dans le paysage, mais ne pèsent plus dans la commune : il restait cinq exploitations (dont trois professionnelles) en 2000 à Mundolsheim, contre une dizaine en 1988. Le maïs et le soja dominent. Les paysages agraires d’openfields se caractérisent par des parcelles larges suite aux remembrements sur les terrasses rhénanes, alors que les champs plus étroits en lamelles de parquets, persistent sur le talus bordier du Kochersberg.

L’extrême sud de la commune de Mundolsheim montre un quartier de lotissement typique des périphéries aisées de Strasbourg : maisons cossues (78% des logements de la commune ont 4 pièces et plus) conservant les volumes et l’inclinaison des toits des habitations traditionnelles. Chaque maison est originale, la construction est ici l’affaire des propriétaires, mais la cohésion d’ensemble est assurée. A droite, on distingue un ensemble de petit collectif à trois étages. Le coût très élevé du foncier et le souci récent de limiter l’étalement urbain conduisent au développement de cette forme d’habitat suburbain. Les traits de la maison (pente des toits, forme des fenêtres, couleur de la façade…) ont été conservés, mais à l’échelle de l’immeuble.

Mundolsheim a des quartiers récents d’âge et de composition sociale différenciées. La commune a connu deux vagues de forte poussée démographique liée à l’arrivée de nouveaux habitants : la décennie 1960 et la décennie 1980. Depuis 1999, la population baisse très légèrement, alors que le nombre de logements continue d’augmenter : le nombre moyen d’occupants est ainsi passé de 2,7 à 2,5 entre 1999 et 2006. Ce phénomène généralisé en Europe occidentale s’explique de multiples manières : allongement de l’espérance de vie, baisse de la fécondité, décohabitation des générations, familles monoparentales… Ces quartiers périphériques de lotissements peuvent se trouver confrontés à des difficultés liées au vieillissement de la population. Conçus pour des actifs doté d’une motilité automobile, équipés pour des familles avec enfants (écoles, gymnases…), ils sont mal adaptés à des populations du troisième, voire du quatrième âge qui n’y trouvent ni services, ni commerces de proximité accessibles à pied.

À l’arrière plan, une zone d’activité qui jouxte un couloir de circulation majeur. On y trouve (non visible sur la photographie) la voie ferrée (Paris Strasbourg et TER pour le nord de la région) et la gare de triage. L’autoroute Paris Strasbourg qui dessert également le nord de la région longe la voie ferrée.

Moins de 18% des actifs travaillent dans la commune (chiffre de 1999), ce qui signifie que plus de deux mille habitants sur les cinq mille deux cent la quittent pour se rendre à leur lieu de travail. On peut y ajouter les lycéens et étudiants. À l’inverse, près de 2 500 emplois –en part importante dans des zones d’activité- sont occupés par des résidents extérieurs à la commune. La commune, produit du zonage urbain de la deuxième moitié du XXe siècle, vit au rythme des pulsations des migrations pendulaires avec son lot d’encombrements et de rejet de polluants atmosphériques.

Ces périphéries de l’agglomération sont certainement l’un des enjeux majeurs des mutations urbaines à venir. Il faut assurer leur intégration urbaine par des mobilités moins centrées sur l’automobile, il faut limiter l’étalement urbain tout en offrant les logements nécessaires aux populations, il faut penser les équilibres sociaux à l’échelle de l’agglomération pour réduire la fragmentation socio-spatiale entre les quartiers. Le point de vue des acteurs d’échelle communale ne coïncide pas forcément avec celui des acteurs de la communauté urbaine.

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