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Strasbourg : Musée d’art moderne et contemporain
Photo Henri Kniffke. Architectes Adrien Fainsilber et Ateliers AFA
Le Barrage Vauban (à gauche), l’ancienne commanderie Saint-Jean (à droite) et le musée d’Art moderne et contemporain (à l’arrière plan). Le paysage est ici marqué par l’inscription spatiale du pouvoir dans le tissu urbain, à différentes époques.
Le barrage Vauban a été construit immédiatement au devant des fortifications médiévales remaniées à l’époque moderne, de la ville libre d’Empire qu’était Strasbourg avant son annexion au Royaume de France en 1681. Désormais ville-frontière, elle a pris place dans le pré-carré avec comme ouvrage majeur une citadelle vers le Rhin. Ce barrage avait pour fonction de bloquer l’écoulement de l’Ill et de la Bruche afin d’inonder la plaine au sud-ouest de Strasbourg en cas de menace d’une armée étrangère. Le bâtiment est aujourd’hui utilisé comme terrasse panoramique avec une vue sur la Petite France.
L’ancienne Commanderie Saint-Jean a été un établissement conventuel jusqu’en 1740, puis une prison jusqu’en 1989. Depuis, 1993, elle abrite le « campus pédagogique » de l’ENA, décentralisé à Strasbourg. Dans le cadre des grandes opérations de décentralisation de services centraux de l’Etat, il s’agissait de marquer la prise en compte de la dimension européenne dans la formation des cadres de la République.
Le Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg, MAMCS, a été inauguré en 1998. Il marque la volonté municipale de rayonnement culturel de la ville en s’appuyant en particulier sur la collection d’œuvres de l’artiste strasbourgeois Hans-Jean Arp. Le bâtiment, avec ses grandes ouvertures vitrées sur sa nef centrale, revendique une intégration à la ville par la sémiologie architecturale. Dans un pays fortement marqué par la centralisation de la culture et des musées, le MAMCS a du mal à tenir son rang dans l’espace rhénan très riche en musées de grande richesse en Suisse ou en Allemagne.
A l’autre extrémité du barrage Vauban se trouve le siège du Conseil général du Bas-Rhin. C’est ainsi qu’à la périphérie immédiate de l’hyper-centre, à proximité de la gare, un territoire marqué par des fonctions de centralité supérieures s’est constitué dans la dernière décennie du XXe siècle.