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Mont Sainte-Odile : vue aérienne
Photo Patrick Bantzhaff
Le Mont Sainte Odile, un des hauts lieux de la région.
Haut lieu topographique d'abord. Bâti sur un éperon gréseux, avancée orientale du massif vosgien, de 750 mètres d'altitude environ. Il domine de plus de 550 mètres Obernai et la plaine qui s'étendent à l'est.
Haut lieu dans le champ de la spiritualité avec un monastère créé au Haut Moyen Âge et dont les bâtiments ont été rénovés dans les premières décennies du XXe siècle. Le Mont Sainte Odile redevenu couvent est un lieu de pèlerinage actif doublé d'un centre d'hébergement touristique.
Haut lieu de mystères avec son mur païen (non visible sur la photo), édifice lithique imposant probablement d'origine gauloise.
Haut lieu de faits divers aussi avec son Arsène Lupin de l'an 2000, empruntant des passages souterrains secrets du monastère pour dérober de vieux ouvrages, objet de sa passion.
Avec son train de légendes et de publications plus ou moins ésotériques, comme on en trouve souvent en ces lieux investis par le religieux. Il est vrai que le cadre majestueux, invite à rompre avec l'ordinaire : l'épaisse forêt vosgienne qui enveloppe les reliefs de ses atmosphères sombres et humides peut inquiéter. Les formes gréseuses tabulaires ouvrent des horizons brusquement entaillés par les profonds vallons. Les abrupts du grès au modelé ruiniforme surprennent le promeneur au détour du chemin.
Haut lieu du tourisme donc avec son million de visiteurs par an. Les parkings aménagés voient se croiser les pèlerins d'aujourd'hui, les touristes internationaux du patrimoine de vue guide touristique à la main, les randonneurs amateurs de points, les cohortes grégaires descendant des autocars des tour-opérateurs, les familles citadines en promeneurs du dimanche.
Abri de re-création spirituelle à l'écart de la rumeur du monde, le Ste-Odile est devenu un espace de récréation dans la mobilité d'un monde citadin. La recherche de sens comme celle d'agrément y prennent leurs détours territoriaux en ces endroits symboles où l'on croit percevoir ce que serait l'aura d'un lieu.