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Strassburgs Schreckensnacht (25 August 1870)
Arnold. Leipzig : Gœger, 1875. Carte postale, 9 x 12,3 cm - Voir notice originale BNUS - Voir géolocalisation
Évocation du bombardement nocturne de la place forte de Strasbourg depuis la rive droite du Rhin. Les servants d'une batterie s'affairent autour des canons protégés par des gabions. Ils arborent tous la même moustache à la Kaiser Wilhelm et leur uniforme bleu est ici noir. On distingue la flèche de la cathédrale et plusieurs clochers sur un fond d'incendie gigantesque. Il s'agit d'un des premiers bombardements d'une ville avec des canons à longue portée, du 15 août au 27 septembre 1870.
La population civile avait été évacuée quelques jours auparavant. La ville capitule le 28 septembre quand les espoirs de secours par une armée française s'avèrent illusoires. Bilan : 200 morts, 3 000 blessés, 500 maisons détruites dont la bibliothèque municipale, l'Aubette et la tour du transept de la cathédrale, plusieurs milliers de personnes sans domicile.
L'image insiste sur le contraste entre le "travail" de destruction mené de manière professionnelle, sans état d'âme, et l'enfer qui en est la conséquence. Cette nuit du 25 août semble un épisode particulièrement destructeur. Le but militaire du bombardement était de détruire les fortifications et non la ville.
Après la guerre et l'annexion de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine au nouvel Empire allemand, un mouvement exceptionnel de réparation des dégâts permit de reconstituer une partie des pertes subies. On peut y voir plus qu'une simple intention politique de gagner les faveurs d'une population hostile au nouveau régime : il y avait aussi un réel sentiment de solidarité l'Alsace qui avait souffert d'une catastrophe.