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Almanach de la tribu des jardiniers de la Krutenau, 1781
© Archives de Strasbourg (série XI, 410)
Le conservateur des Archives de Strasbourg, Benoît Jordan, explique ainsi l’organisation de la corporation des jardiniers : les métiers des villes s’organisent au Moyen Âge en corporations. Strasbourg en compte vingt depuis 1482, jusqu’à la Révolution. Tout bourgeois n’appartenant pas à la noblesse devait s’affilier à l’une d’elle suivant son métier. Chaque corporation est organisée selon un schéma commun : elle se compose de maîtres et de compagnons. Les maîtres ont le droit de vote et le devoir de participer à la défense de la ville ainsi qu’à la protection contre l’incendie. La corporation dispose d’un règlement qui lui est propre, régulièrement renouvelé, d’une caisse commune, d’un local, la Stube (poêle), salle de réunion conviviale et judicaire, d’une organisation interne avec des officiers élus. Les jardiniers forment une corporation à eux seuls, alors que d’autres métiers doivent se regrouper dans une structure commune à plusieurs professions. L’importance des jardiniers apparaît également dans le nombre de maîtres, de loin le plus élevé au XVIIe siècle. Autre signe de la puissance de cette corporation : c’est la seule à Strasbourg à être subdivisée en trois corps distincts, par quartier, chacune ayant sa propre Stube. Les jardiniers du Faubourg-Blanc sont les plus importants.
Chaque année, les vingt corporations de la ville publiaient un almanach. Les trois corps de jardiniers (Faubourg-de-Pierre, Faubourg-national et Krutenau) publiaient chacun le leur. Un almanach est une sorte de petit annuaire donnant les noms de leurs membres d’après les fonctions, les métiers, l’année d’entrée en corporation. Il précise également la religion des membres.
En complément, se reporter à l’exposition virtuelle sur les corporations, disponible sur le site des Archives de Strasbourg (rubriques Animation culturelle et pédagogique/service éducatif/activités et ressources en ligne).