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L’Alsace, nouveau glacis du pays

Page mise à jour le 24/06/2011

L’apogée de la fortification bastionnée : la place forte de Neuf-Brisach Neuf-Brisach : le projet de Vauban (1698) Huningue : Plan de la citadelle (1770) Strasbourg : l’Aubette, unique réalisation d’un vaste projet d’urbanisme
Strasbourg : l'Aubette (vers 1910) Strasbourg : plan des fortifications (XVIIIe siècle) Strasbourg : les Ponts-Couverts Strasbourg : la grande écluse de fortification (v. 1690), vue de l’amont
Strasbourg : vestiges de la Citadelle Strasbourg : la grande écurie du haras royal puis national Lauterbourg : vue générale des fortifications (1751) Lauterbourg : la porte de Landau

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L’Alsace bascule dans l’orbite française entre les traités de Westphalie (1648) et de Ryswick (1697). Dès lors, le Rhin redevient une frontière et l’Alsace, dont la défense est conçue désormais à l’échelle d’un état puissant, se transforme en un nouveau glacis pour la France. Sans tarder, Louis XIV confie à Vauban le soin d’édifier ou de fortifier toute une série de places pour la protéger des menaces extérieures, sensées provenir surtout de l’est et du nord, c’est-à-dire du Saint-Empire romain germanique.

Ainsi se met en place autour de la province, entre 1680 et 1710, un système défensif cohérent, une véritable ceinture militaire, la ligne Vauban. Certains de ses éléments demeurent longtemps opérationnels, comme les fortifications bastionnées de Strasbourg, toujours utilisées durant la guerre franco-allemande de 1870. L’objectif de Vauban est de couvrir les principaux points de passage du Rhin, en mettant une place forte toutes les 8 à 12 lieues soit 30 à 50 kilomètres. La manœuvre se faisant à partir et en fonction de la place forte, on peut intercepter toutes les armées de l’époque.

Province frontière, l’Alsace se militarise fortement. En temps de paix, ce ne sont pas moins de 24 000 hommes qui tiennent garnison de manière permanente dans les six places de Vauban, dont un tiers à Strasbourg. Cette présence ne manque pas d’y modifier à la fois la structure sociale et la vie quotidienne. De ce passé militaire, il subsiste dans les paysages de la région des vestiges parfois importants.

Commentaire des illustrations par Jean Klein.