L’Alsace, nouveau glacis du pays

La Citadelle est une place forte autonome, échappant totalement à la juridiction du magistrat de Strasbourg, et axée sur la défense du pont du Rhin. Véritable cité militaire puisqu’elle abrite une garnison permanente de cinq à six mille hommes, elle constitue, en cas de prise de la ville ou de troubles civils affectant la cité, un ultime bastion de résistance. Pour accélérer les travaux Vauban, assisté par les ingénieurs Tarade et Filet, décide d’embaucher trois mille terrassiers et de canaliser l’eau de la Bruche pour l’acheminement des matériaux.

Déjà éprouvée par les bombardements de 1870, elle est presque totalement démantelée dans les années qui suivent l’annexion. Les vestiges apparents se limitent aujourd’hui à un segment de 350 mètres en direction du sud-est comportant deux bastions à orillons. La photo rend compte du soin apporté à l’appareil et au décor de la courtine, en particulier pour le bastion à orillon situé à gauche ; le rempart est percé ici d’une porte de secours remaniée au XIXe siècle. L’ensemble s’inscrit aujourd’hui dans un parc.