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Neuf-Brisach : le projet de Vauban (1698)
Conception et dessin Jean Klein et Giljean Klein - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée
Les 8 tours bastionnées de l’enceinte de sûreté sont reliées les unes aux autres par des courtines. Les angles rentrants ménagés dans celles-ci permettent de présenter de nouveaux flancs munis d’embrasures pour recevoir de l’artillerie. Des canons occupent également les flancs et la crête des tours. Ainsi armés, les bastions sont en état non seulement de se couvrir mutuellement par des tirs flanquants mais aussi de protéger l’enceinte extérieure, dite de combat qui, elle, est esposée au feu de l’ennemi.
Vauban multiplie au-delà des courtines les ouvrages du dehors en les échelonnant en profondeur. Il poursuit en fait deux objectifs. Tout d’abord ralentir ou stopper l’ennemi, puis protéger l’enceinte intérieure en empêchant l’assaillant de s’approcher des remparts. Un premier niveau défensif est constitué par les contre-garde ou bastions rapprochés (elles servent de plate-forme d’artillerie) et de tenailles qui protègent les courtines. Le second comporte une série de demi-lunes, dont celles situées au droit des portes sont munies de réduits. Partie la plus externe des dehors, un chemin-couvert aménagé pour recevoir de l’infanterie, complète le dispositif.
Comme à Huningue ou Fort Louis, Vauban fait aussi œuvre d’urbaniste en créant ex nihilo une véritable ville neuve à laquelle il applique une disposition type. Au centre de la ville s’étend une place d’armes carrée bordée d’édifices publics ou officiels. Tout autour s’organise un lotissement en damiers, comprenant quarante-huit îlots de maisons et destiné au logement des particuliers. Cela suit un urbanisme qui impose les moindres détails : élévation et hauteur des façades, matériaux employés, etc. D’une manière générale, la logistique militaire est séparée de la population : les casernes, les pavillons d’officiers, les magasins à poudre sont par conséquent adossés aux remparts c’est-à-dire tout à côté des zones probables des combats. Les différents bâtiments sont construits suivant un plan type prédéfini : ils adoptent pour la plupart une sévérité toute militaire mais certains, comme l’hôtel de ville ou les portes, constituent par leur monumentalité et leur élégance d’indéniables éléments de prestige.