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Colmar : bibliothèque du Collège royal
Photo Giljean Klein - Voir géolocalisation
Installés depuis 1698 dans l’ancien prieuré Saint-Pierre, les jésuites entreprennent d’y construire un nouveau collège. Le chantier de la chapelle Saint-Pierre, œuvre de Jean-Jacques Sarger, un mélange de baroque et de prémices du néo-classicisme, retarde la construction des autres bâtiments.
Le nîmois Pierre-Michel d’Ixnard, qui a œuvré chez différents princes allemands et à Strasbourg, réalise dans un style néo-classique très pur l’aile abritant la salle des actes et la bibliothèque du collège, devenu royal après l’expulsion de la Compagnie de Jésus en 1764. La salle des actes est conçue comme un outil pédagogique : les élèves y présentent sur une scène, à titre d'exercices publics, des pièces de théâtre classique en latin, grec et français.
Au niveau supérieur, la bibliothèque adopte le schéma de la chapelle de Versailles, c’est-à-dire un vaisseau central séparé du bas-côté longeant les fenêtres et les rayons de livres par un péristyle en l’occurrence une double rangée de fausses colonnes dont les chapiteaux, inventés par d’Ixnard, mêlent le dorique et l’ionique. Les colonnes qui portent le plancher sont creuses et cachent en leur milieu des tiges de fer, fixées à la charpente d’une part et aux solives du plancher d’autre part : il s’agit donc d’un plancher suspendu. Joseph Melling a orné le plafond de peintures baroques représentant le Parnasse.