Retour à Les Temps modernes
Guebwiller : église collégiale Notre-Dame - façade
Photo Jean Klein - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée
On a là un édifice de facture néo-classique. La façade superpose des colonnes de deux ordres différents, couronnées par un fronton triangulaire. Elle est flanquée de deux tours, dont seule celle de droite est achevée entre 1844 et 1846.
Tout en grès rose, elle produit un effet de sévère grandeur, largement dû à la faiblesse du décor qui se limite aux six grandes statues allégoriques de l’étage ainsi qu’aux angelots et aux médaillons qui surmontent respectivement la porte centrale et les portes latérales. La sévérité de la façade ne se retrouve pas à l’intérieur, où s’impose surtout la monumentale Assomption de la Vierge en stuc qui s’accroche à l’abside sur dix-sept mètres de hauteur. D’inspiration toute baroque, elle est l’œuvre de l’allemand Fidèle Sporer né à Weingarten et semble constituer comme un écho tardif de l’Assomption de la collégiale de Rohr en Bavière, l’un des plus étonnants chefs d’œuvre du baroque germanique (1722).
L’église Notre-Dame constitue l’œuvre majeure de la province dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Elle fournit en outre un triple enseignement : c’est ici que l’architecture néo-classique apparaît dans la province et que l’art de Jacques-François Blondel est le mieux représenté. C'est également à cet endroit que la sculpture baroque se manifeste de la manière la plus éclatante. Enfin, c'est ici qu’artistes français et allemands participent à une même œuvre et que la modernité du Panthéon parisien et le souvenir de Rohr s’unissent en une synthèse heureuse et grandiose.