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Strasbourg : fort Frère - front de gorge
Photo Jean Klein - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée
Dans le cadre du nouveau système défensif allemand, Strasbourg devient un camp retranché protégé par une auréole de forts dits détachés, distants de cinq kilomètres en moyenne des fortifications de la ville et qui mettent celle-ci à l’abri de tirs directs de l’artillerie ennemie.
L’état-major allemand a tiré la leçon du rôle destructeur sur le plan psychologique exercé par les bombardements sur les Strasbourgeois lors du siège de 1870. Les Allemands édifient donc, entre 1872 et 1885, un ensemble de quinze forts autour de Strasbourg, dont trois sur la rive droite du Rhin. Chacun d'eux peut accueillir en cas de siège 800 hommes et de 22 à 36 pièces d’artillerie. Le fort Frère, ancien fort Grand Prince de Bade, situé sur la colline de Hausbergen, est un fort classique de forme polygonale, à gorge bastionnée et à fossé sec, réalisé selon le plan type du général Biehler.
Le présent cliché nous montre la vaste caserne à deux étages implantée sur son front de gorge. Située à l’arrière du fort et tournée vers l’est, elle se trouve à l’abri des tirs ennemis et peut servir de porte d’entrée à l’ouvrage. Elle est protégée sur ses flancs par deux groupes de chambres de tir. Mais à partir de 1885, les progrès énormes accomplis dans la technologie de l’obus rendent obsolètes la résistance de fortifications construites en pierre de taille et en brique.
Le génie allemand fait alors appliquer une couche de sable et de gravier d’un mètre d’épaisseur surmonté de béton, le tout recouvert de terre. Mais cette protection supplémentaire ne parvient pas à résister aux tirs des plus gros canons de l’époque.