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Page mise à jour le 24/06/2011
Avant même la signature du traité de Francfort, en mai 1871, le grand état-major allemand élabore un plan de défense de L’Empire destiné à protéger ses nouvelles frontières occidentales contre la France. Guillaume Ier signe, en décembre 1871, un décret décidant de la mise sur pied rapide d’un nouveau système défensif autour de Strasbourg pour en faire, avec Metz, l’une des villes les mieux défendues du Reich. Pourtant ces deux villes, rapidement fortifiées, sont essentiellement regardées au départ comme des bases offensives dans une nouvelle guerre avec la France.
Mais la conclusion de l’alliance franco-russe en 1892 change les données du problème. L’application du plan Schlieffen, c’est-à-dire l’offensive par la Belgique, assigne à Metz et à l’Alsace une fonction essentiellement défensive. Les stratèges allemands, craignant qu’une attaque française débouchant des Vosges ne menace le Rhin et Strasbourg, et par delà les arrières des armées allemandes, entendent en interdire l’accès de trois façons.
Ils commencent par verrouiller le débouché de la vallée de la Bruche en construisant l’un des forts les plus modernes de l’époque, celui de Mutzig. Ils aménagent en arrière de cette place-forte un ensemble de fortifications de campagne échelonnées en profondeur le long de la Bruche. Enfin ils entourent Strasbourg, dont les fortifications ont été profondément renouvelées, d’une véritable ceinture de forts.
Le sud de l’Alsace est quelque peu sacrifié, hormis la construction du fort d’Istein sur la rive droite du Rhin. C’est ce système défensif qui est appliqué jusqu’à la fin de la guerre 1914-1918. L’état-major allemand craint tellement sa rupture qu’il ne cesse de le renforcer jusqu’à la fin du conflit.
Si la physionomie actuelle de Strasbourg est, de beaucoup, l'héritière de la période allemande, d'autres villes et villages alsaciens en sont également les témoins. Colmar, Logelbach, Sélestat ou Niederbronn, par un certain nombre de constructions particulières, sont ainsi autant d'exemples de la présence allemande dans la région.
Commentaire des illustrations par Jean Klein.